1 Le réseau routier et le problème du désenclavement

11 Un réseau hétérogène avec de fortes disparités régionales

Au Niger, le chemin de fer est absent, la navigation fluviale est difficile et les liaisons aériennes limitées à la seule liaison Niamey-Agadez, par ailleurs très onéreuse. La route assure donc l’essentiel du transport des marchandises et de voyageurs. Dans un article paru sur son site19, le Partenariat pour le Développement Municipal PDM mentionne que 90% des transports internes et externes de personnes et de marchandises sont assurés par le réseau routier.Cependant, l’état des infrastructures routières est loin d’être satisfaisant. En effet, le Niger dispose en 2007 d’un réseau de 18 949 Km de route, soit une faible densité linéaire de 1,49 Km pour 100 Km2. Sans autoroute, ce réseau routier, dans sa majorité, est constitué des routes en terre et de pistes sommaires (Graphique 1).

Moins de 21% des routes c'est-à-dire 3912km sur les 18949 de l’ensemble du réseau de 2007 sont bitumées (soit 0,31km de route pour 100 km2) et elles sont souvent non praticables. De 3761 en 2001, le kilométrage des routes bitumées n’ont augmenté qu’en 2005 pour attendre 3797km puis en 2007 il a été recensé 3912 de routes bitumées. Quant aux routes en terre, elles sont en augmentation passant de 5400Km en 2001 à 6810 en 2007. En 2002, cette augmentation peut s’expliquer par la transformation de 202 km de pistes sommaires en routes de terre. De toute façon, sur ces deux catégories de routes (routes en terre et pistes sommaires) le trafic des véhicules génère, pendant la saison sèche, des nuages de poussière aggravant les difficultés de circulation. Durant la saison des pluies, celles-ci se transforment en bourbier rendant là aussi le trafic difficile, voire même dangereux.

Graphique 1 Evolution du réseau routier (en Km) au Niger avec répartition par type
Graphique 1 Evolution du réseau routier (en Km) au Niger avec répartition par type

Source  : Banque des Données Routières. Ministère de l’Equipement ; Direction Générale des Travaux Publics. Niger

Un réseau hétérogène relie les principales villes du pays (Carte 1), avec les axes suivants :

  • La route nationale traversant le pays d’Ouest en l’Est est la plus longue du réseau et relie les différents chefs lieux de régions de Tillabéry à Diffa sur plus de 1500 km20. Encore appelée route de l’unité, elle joue un rôle politique, économique et social majeur.
  • La route assurant la liaison Tahoua-Arlit qui permet l’acheminent de l’uranium d’où son nom « route de l’uranium » sur plus de 600 km21;
  • Enfin, la route reliant Zinder à Agadez sur environ 460 km22.

De façon générale, l’ensemble des routes interurbaines sont bitumées mais connaissent une dégradation plus ou moins avancée compte tenu du vieillissement des infrastructures accompagné d’une insuffisance d’entretien.

L’architecture du réseau routier donne un avantage indéniable au Sud du pays faisant du Nord et plus précisément la partie non habitée du Nord-est du pays, une zone dépourvue d’infrastructures routières. Dans cette zone, la densité en route bitumée est quasi nulle avec seules exceptions, la route de l’uranium d’une part et la liaison Zinder-Agadez d’autre part. En conséquence, la connexion du pays à ces voisins du Nord et du Nord-Est est la plus mauvaise, résultat de l’hétérogénéité dans la répartition des infrastructures routières, d’une insécurité persistante mais aussi le terrain (Ténéré) est très difficile sur certains axes.

La structure et la meilleure qualité du réseau dans le Sud, peut en partie être liée au contexte géographique et climatique (massif montagneux au Nord-Ouest et plaine sableuse hyperaride au Nord Est) faisant du Sud, la zone la plus peuplée. La mobilité nationale est plus orientée vers la zone Sud où se concentrent les villes du pays. (Carte 2)

Les disparités régionales dans la répartition des infrastructures routières (densité et nature) traduisent et expliquent non seulement l’enclavement accentué de certaines zones par rapport au reste du pays, mais aussi celui du Niger dans sa connexion avec les pays voisins.

A partir de ce schéma et en prenant Niamey comme point de départ, trois axes de transport routier interurbain (Niamey-Tillabéry ; Niamey-Diffa et Niamey-Agadez) se distinguent au niveau national et constituent les liaisons entre la capitale et les autres principales villes du pays (Carte 2). Sur ces différentes liaisons plusieurs axes demeurent encore impraticables. Tantôt ce sont des pistes en terre qui se transforment en bourbiers en saison de pluie, tantôt ce sont des routes bitumées mais dont l’entretien reste problématique à l’instar de plusieurs autres liaisons inter-états de la sous région. Le projet des routes communautaires initié par les OIG pourrait apporter des solutions si seulement il est accompagné des mesures efficaces.

Notes
20.

Distance calculée à partir de Distance Calculator http://www.globefeed.com/ le 31/07/2009

21.

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22.

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