12 Les liaisons routières interurbaines sur le territoire du Niger et avec l’étranger

Trois axes relient la capitale aux autres grandes villes du pays avec les itinéraires suivants:

  • Niamey –Tillabéry , 113km
  • Niamey – Dosso – Maradi – Zinder – Diffa, 1254 km
  • Niamey- Dosso- Tahoua- Agadez , 905km

Ces axes sont constitués par un assemblage de liaisons desservies par des lignes de transport routier tous les jours de la semaine avec des modalités qui diffèrent selon le type de transport utilisé : voiture privée, transports artisanaux ou compagnies de transport.

Par rapport aux capitales des pays de la sous-région limitrophes, les principaux itinéraires à partir des axes routiers sont les suivants :

  • Niamey – Abuja (Nigéria)
  • Niamey – Bamako (Mali)
  • Niamey – Cotonou (Bénin)
  • Niamey – Ouagadougou (Burkina Faso)

Sur ces liaisons internationales, la connexion entre les capitales de la sous-région est plus ou moins bonne selon les axes routiers. Bien que l’ensemble de ces routes soient revêtues, une partie du réseau est plus ou moins dégradée. De manière générale, ces liaisons servent aussi de transit vers les capitales d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, l’axe Niamey – Ouagadougou (Burkina Faso) permet de relier par la route Niamey à d’autres capitales comme Lomé au Togo, Accra au Ghana, Abidjan en Côte d’Ivoire et même Bamako au Mali.

Carte 2: Villes et infrastructures routières du Niger
Carte 2: Villes et infrastructures routières du Niger

Source : Google Maps, données cartographiques 2009

Le réseau routier du Mali permet de relier Niamey à Dakar (Sénégal), à Conakry (Guinée) et même à Nouakchott (Mauritanie). Ainsi, le flux des départs à partir de Niamey suivant un axe peut être aussi tributaire des liaisons avec d’autres destinations de la sous région qu’il peut assurer. Ces différents axes routiers permettent au Niger de surmonter le handicap de son enclavement et d’accéder au littoral, soit directement à partir du Nigéria ou du Bénin, soit indirectement par le biais du Mali ou du Burkina Faso, pays géographiquement enclavés comme le Niger.

En effet, parmi les 15 membres de la CEDEAO, le Niger, le Mali et le Burkina Faso sont les seuls pays sans littoral. Un réseau routier suffisamment dense et de bonne qualité est vital pour le transport des marchandises et les déplacements des personnes entre Etats et pour assurer leur désenclavement . La capitale du Niger est distante de celle de Burkina Faso de seulement 529 km mais les liaisons routières entre ces deux Etats restent insuffisantes et pendant longtemps en très mauvais état rendant ainsi le trajet plus long. Deux itinéraires sont possibles entre ces deux capitales :

  • Niamey-Makolondi-Kantchari-FadaN’Gourma-Koupéla-Ouagadougou.

Sur ce trajet, les deux capitales sont reliées par une route principale nationale qui n’est pas en parfait état parce que jonchée par endroit des «nids de poules» qui causent des accidents. Cependant, cette route reste en constante rénovation à cause des pluies hivernales qui rend l’infrastructure impraticable. L’axe Niamey-Kantchari (147km) a été pendant longtemps en très mauvais état avec alternance de tronçons bitumés et tronçons dégradés. Mais depuis 2002, des travaux de réhabilitation ont été effectués sur cette route sur financement de l’Union européenne.

  • Niamey-Téra-Dori-Kaya-Ouagadougou

Seul le tronçon Kaya-Ouagadougou long d’environ 110 km se fait sur une route revêtue. De Niamey à Kaya, l’itinéraire est constitué des routes secondaires et des pistes entrecoupées qui rend le trafic plus difficile et dangereux. Ainsi les usagers préfèrent l’itinéraire qui passe par Kantchari qui reste la voie principale entre les deux pays. Mais ce tronçon fait partie intégrante du projet d’aménagement et du bitumage de la route communautaire de l’UEMOA

  • Niamey-Bamako

Le trajet Niamey-Tillabéry-Ayorou-Labezanga-Gao-Bamako est long de 1624 km dont 322 km ne sont pas goudronnés.

Une autre possibilité est de transiter par Ouagadougou sur une distance d’environ 1426 km. La capitale de Burkina est donc séparée de celle de Mali par une distance d’environ 1000 km. Trois possibilités sont offertes pour voyager par la route d’une capitale à l’autre.

  • Ouagadougou-Yako-Ouahigouya-Thiou–Koro-Bankass-Bandiagara-Sévaré-Bla-Ségou-Bamako

Les tronçons Ouagadougou-Ouahigouya et Savaré-Bamako sont sur des routes principales

  • Ouagadougou-Bobo Dioulasso-Orodara-Koloko-Sikasso-Bougouni-Bamako
  • Ouagadougou-Bobo Dioulasso-Farama-Koury-San-Bla-Ségou-Bamako

Sur ces différentes liaisons (Carte 3) plusieurs axes demeurent encore impraticables. Tantôt ce sont des pistes en terre qui forment des bourbiers en saison de pluie, tantôt ce sont des routes bitumées mais dégradées à l’instar de plusieurs autres liaisons inter-états de la sous région. Le projet des routes communautaires initié par les OIG pourrait apporter des solutions si seulement il est accompagné des mesures efficaces.

Par ailleurs, contrairement au Niger, le Mali et le Burkina Faso ont un réseau ferroviaire, atout considérable pour le désenclavement de ces pays et le transport de marchandises importées ou exportées.

Ainsi, pour les déplacements des personnes inter Etats entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, la route reste le mode de transport prépondérant compte tenu du coût élevé de transport aérien pour les voyageurs interurbains. Par exemple, pour le trajet Niamey- Ouagadougou, le billet d’avion coûte plus de 100 000 F CFA contre seulement 10 000 F CFA ou moins pour le transport par bus collectif. Le transport aérien est en moyenne 10 fois plus cher que le transport routier. Mais une réelle comparaison air-route devrait prendre en compte d’autres facteurs : le temps de transport, le niveau de confort, les tracasseries policières et douanières aux postes frontières… Il faudrait alors mettre en perspective le niveau de vie de ces voyageurs (moyens financiers) pour vérifier l’existence ou non d’une possibilité de choix entre l’avion ou l’autocar. A cet égard, une étude comparative des coûts réels de transports aérien et routier pour les voyageurs permettrait d’identifier les déterminants de choix de modes de transport inter-Etats en Afrique de l’Ouest.

S’agissant ici du transport routier interurbain, les voyageurs ont-ils le choix entre les transports collectifs et la voiture particulière ?

Carte 3 : Les liaisons routières interurbaines reliant Niamey aux principales villes du Niger et avec l’étranger (Burkina Faso et Mali)
Carte 3 : Les liaisons routières interurbaines reliant Niamey aux principales villes du Niger et avec l’étranger (Burkina Faso et Mali)

Source : Carte réalisée à partir de Google Maps