12 Organisation et fonctionnement des gares publiques

La gare routière publique est un espace où s’exercent diverses activités et un lieu d’échanges entre transporteurs et voyageurs, et de coexistence d’activités diverses (commerces, garages, entretien, réparation…)24 La gare publique est un centre économique et culturelle, simulateur de mixité rendant la possibilité pour les uns d’effectuer les derniers achats avant départ et pour les autres de voir leur stocks de marchandises se réduire avec parfois des marges importantes compte tenue de la rapidité de la transaction (les clients n’ont pas toujours le temps de marchander).

A Niamey, on recense trois gares publiques pour le transport routier interurbain des voyageurs : la gare de Katako, la gare de Torordi et la gare de Wadata.

121 Présentation

Les gares de Torordi et de Katako (Photo 3) sont situées sur des terrains vagues respectivement vers la frontière de Burkina Faso et vers Tillabéry.

Photo 3: Gare de Katako
Photo 3: Gare de Katako

Source : Photos prise par l’auteur

Dans ces gares, seules quelques tables posées ça et là servent des bureaux de prélèvements de taxe pour le syndicat et le chef de ligne appelé «coxeur ». Généralement dans ces gares, il existe une seule ligne principale comme par exemple Niamey-Tillabéry avec passage à tour de rôle des véhicules et la vitesse de rotation dépend du flux des voyageurs. Tout autour, c’est un amalgame de vendeurs et revendeurs de tout genre, ambulants ou sédentaires, de vulcanisateurs, de chargeurs, de mendiants, rassemblement qui, avec le bruit des moteurs, fait ainsi régner une cacophonie bruyante. Dans ces gares, avec des toilettes publiques très peu praticables, quelques arbres et kiosques en paille ou en tôle permettent aux voyageurs de se mettre à l’abri du soleil.

Seule la gare de Wadata a une allure moderne (Photo 4). Elle est entourée parun mur et à l’intérieur se trouvent des bâtiments de service de l’administration de la gare, de service de la police, la banque, la mosquée, le syndicat de transporteurs, des toilettes publiques et plusieurs kiosques des commerçants. De grands hangars en ciment avec une toiture en tôle servent des halls d’attente.

Photo 4: ECOGAR à Niamey
Photo 4: ECOGAR à Niamey

Source : Photos prise par l’auteur

Contrairement aux deux premières gares, celle de Wadata regroupe toutes les autres lignes interurbaines reliant Niamey aux régions de l’Est mais aussi aux capitales voisines.

La gestion des gares est confiée à l'Ecogar, établissement public, municipal, à caractère industriel et commercial, créé en 1988. Placé sous la tutelle de la Communauté urbaine de Niamey, il travaille en collaboration avec le Ministère des transports mais conserve toutefois, une autonomie de gestion dans toutes ses prises de décision. Il a un conseil d’administration composé de 10 membres dont 2 représentants du syndicat des transporteurs.

L’établissement emploie 32 agents repartis dans les différents services (Direction Générale, Direction administrative et financière, Direction d’exploitation). Trois services sont rattachés à ces directions : la messagerie, le service de gestion des valeurs et des statistiques et le service d'organisation des Transports

Notes
24.

M. SAHABANA in X. GODARD (2002, p 114) : « Les gares routières, en plus de leur fonction de têtes de lignes, sont d’importants centres d’animation et de services».