22 Le parc et la nature des véhicules

On observe une grande disparité dans la composition du parc au sein de chaque pays et entre pays (Graphique 12). Toutes les compagnies burkinabès possèdent des bus de 70 places contrairement à leurs homologues maliennes où seule Bittar Transport, plus grande société malienne en termes de parc de véhicules, possède des bus de 70 places. En effet, plus de 61% des bus de cette société ont 70 places. Au Niger, seule SOTRAV ne dispose pas de bus de 70 places mais seulement des véhicules de 32 places. Pour les sociétés maliennes et burkinabès les bus de petite capacité ont 45 places. Une grande hétérogénéité se dégage dans la composition du parc de véhicules, ce qui ne permet pas une comparaison fiable des compagnies de TRIV.

En fait, la variable parc de véhicule ne permet pas une classification des entreprises.

Toutes ces sociétés recensées pour ces trois pays desservent non seulement les grandes villes au niveau national mais aussi des capitales étrangères. Chacune des compagnies choisies à Bamako et à Ouagadougou dessert au moins l’autre capitale et/ou Niamey (dans certains cas des sociétés comme TSR à Ouagadougou, SOMATRA et BINKE à Bamako ont le projet de desservir Niamey). La plupart des compagnies maliennes déplorent les difficiles relations avec le Sénégal qui a fermé ses frontières aux sociétés étrangères ; elles estiment que cette politique n’est pas de nature à favoriser la formation d’un réseau d’entreprises de TRIV inter-Etats de la sous-région. Mais les informations receuillies sont parcellaires et ne permettent pas de prendre position.

Pour les autres pays de la sous-région plusieurs procédures et règlements imposent des contraintes aux entreprises qui font l’international. Selon ces sociétés l’implantation dans un pays étranger entraine des coûts exorbitants ; la recherche de partenariat avec les compagnies étrangères devient problématique voir même très coûteuse si l’échange n’est pas réciproque. C’est le cas par exemple de Binkè transport à Bamako qui prelève 10% de commission sur les recettes réalisée par la société Kilimandjaro à chacun de ses départs dans la gare de Binké. Cette société a en plus d’autres charges à s’acquitter comme les frais du personnel, la manutention, les droits d’entrée sur le territoire, les faux frais ce qui au final lui revient trop cher.

Graphique 12: Répartition des bus suivant le nombre de places et par société
Graphique 12: Répartition des bus suivant le nombre de places et par société

Source : Enquêtes réalisées par l’auteur en Juin-Septembre 2008