Conclusion

A partir des différents objectifs poursuivis par les acteurs du TRIV on a fait ressortir la problématique résultante des relations inter acteurs.

A première vue, ces relations étaient axées sur des divergences très importantes entre les transporteurs clandestins d’une part et l’Etat, les chefs de ligne et les artisans transporteurs d’autre part. Ceci se manifeste par ailleurs, par le rapprochement de ces trois derniers acteurs qui sont alliés contre les transporteurs clandestins. Mais au fond, l’alliance entre l’Etat et les deux autres acteurs (chefs de lignes et artisans transporteurs) n’est qu’illusoire. En effet, au fur et à mesure qu’on intègre les interactions entre acteurs mais aussi les rapports de force, certaines préoccupations refont surface nuançant ainsi ces relations d’entente. De ces préoccupations, il ressort, l’incivisme de la réglementation par les artisans transporteurs (bus très vétustes, surcharges, transport mixte marchandises/voyageurs) créant à leur tour un désordre qui n’est pas propice à la compétitivité du TRIV. Une telle raison pourrait expliquer l’incompréhension des voyageurs face à l’attitude de l’Etat vis-à-vis des transporteurs qu’il qualifie de clandestins. L’analyse montre ainsi que le problème majeur tourne autour de la réglementation qui n’est pas respectée par les transporteurs clandestins, les artisans transporteurs mais aussi les compagnies de transport où certains manquements apparaissent (comme le dépassement de la vitesse réglementaire, le temps de conduite…). Nous convenons que cette situation est la résultante de plusieurs éléments : l’enchevêtrement de décisions au niveau institutionnel, la non sensibilisation des acteurs sur les enjeux de la réglementation, la méconnaissance du secteur dans son ensemble (manque de statistiques)…

L’une des préoccupations de l’Etat reste donc la modernisation du secteur qui sous tend le respect de la réglementation par ces entreprises. Il ressort aussi que la compétitivité du secteur reste l’objectif prioritaire et mobilisant la quasi-totalité des acteurs. Sur la base de cette priorité a été définie la structuration d’une offre souhaitable pour un tel schéma mais aussi réalisable sous certaines conditions. Les résultats donnent en fait deux scénarii où l’offre en TRIV suppose la coexistence des compagnies de transport et des artisans transporteurs mais aussi la possibilité dans l’un des scénarios d’évincer les transporteurs clandestins.

Le plan proposé montre qu’il y a une manière moins agressive de lutter contre la clandestinité des transporteurs. Il faudrait en effet, les persuader de retourner dans les gares publiques. Cela suppose par ailleurs, l’améliorer l’image des artisans transporteurs à travers la réorganisation de leurs activités, le renouvellement du parc de véhicules, la mise en valeur des gares publiques en le rendant plus attractives pour les voyageurs à travers la qualité des services et la sécurité.