1 La structure concurrentielle

Plusieurs éléments permettent d’analyser la structure concurrentielle d’un secteur. Cependant, compte tenu de la disponibilité des données, nous nous intéresserons à ce niveau, à la part du marché et au degré de concentration des entreprises du secteur.

11 Part du marché des différents groupes stratégiques

La part du marché renvoie à la position en termes de chiffre d’affaires (CA) occupée par une entreprise dans un secteur donné. Elle s’exprime en pourcentage et peut se calculer par le rapport du CA l’entreprise considérée sur le CA total du secteur auquel appartient l’entreprise.

Mais le CA peut se calculer de différentes manières.

Dans le secteur transport voyageurs par exemple, il se calcule soit par le nombre total de passagers transportés, soit par la recette totale. Mais, dans cette étude nous ne disposons pas des données sur les recettes des entreprises.

Le nombre de passagers transportés a été estimé à partir de nombre de voyages pour les sociétés de transport, et du nombre des départs à partir des gares publiques pour les artisans transporteurs. La valeur moyenne sera retenue pour chaque groupe (Tableau 19).

Certains artisans réalisent à peine 3 voyages par semaine, d’autres 7. Tout dépend en fait du flux des voyageurs mais aussi de la destination. Nous considérons une moyenne de 5 voyages par semaine pour les artisans transporteurs. Au sein du groupe G4 la société SONITRAV effectue 35 voyages par semaine toutes destinations confondues. Aussi nous avons réévalué la moyenne de G4 à 20 voyages par semaine. Par ailleurs, le nombre de places assises est de 19 dans la majorité des cas. Mais SONITRAV qui effectue à elle seule 35 voyages par semaine dispose de 4 bus de 70 places. Intuitivement, nous supposons 45 places assises pour les bus de G4, ce qui est d’ailleurs plausible compte tenu de la surcharge des bus des artisans transporteurs qui avoisinent les 30 passagers si non plus. Les entreprises des quatre groupes transportent donc en moyenne 11 700 voyageurs par semaine soit 1671 voyageurs en interurbain chaque jour. Il faut rappeler ici que certaines données sont basées sur nos hypothèses et sont donc théoriques.

Tableau 19: Estimation du nombre moyen de passagers transportés par chacun des groupes d’entreprises
Groupes Nombre de voyages moyen par semaine Nombre de places assises Taux de remplissage Nombre moyen des passagers par semaine
G1 70 70 100% 4 900
G2 45 30 100% 1 350
G3 65 70 100% 4 550
G4 20 45 100% 900

On peut ainsi calculer la part de marché pour chaque groupe en divisant la moyenne pour chacun par la somme des moyennes soit par 11700 voyageurs.

Les résultats nous donnent la classification du tableau 20. Les entreprises de G1 et G3 sont donc en tête avec 3 points d’écart en faveur du G1 qui reste donc le premier groupe en termes de part de marché. Cette dernière repartit les groupes d’entreprises en deux blocs avec une nette distinction qui confère un avantage considérable aux deux premiers groupes.

Mais nous supposons que ces entreprises ne sont pas conscientes de leur avantage. En effet, pourraient saisir cette opportunité bien se placer dans la concurrence. Selon Gérard HERMET ; Alain JOLIBERT (janvier 95, p 30) : « Une entreprise ayant une part de marché importante peut exercer un pouvoir plus grand que les autres sur ses clients et ses fournisseurs et donc obtenir de meilleurs conditions ».

Tableau 20: Part du marché des 4 groupes
Rang Groupes Part de marché en %
1 G1 42
2 G3 39
3 G2 12
4 G4 7

La connaissance de part du marché révèle les entreprises dominantes d’un secteur à un moment donné mais la situation n’est pas figée. Des changements peuvent intervenir et modifier la position des entreprises dominantes. Les fluctuations des parts de marché des entreprises dépendent de plusieurs variables comme les prix pratiqués, le changement des goûts des consommateurs, l’arrivée de nouveaux entrants dans le secteur Il n’est donc pas toujours facile de comprendre l’origine de ces changements. Certains auteurs préconisent d’associer la part du marché à d’autres indicateurs comme la concentration des entreprises dans un secteur pour mieux expliquer la structure concurrentielle.