31 Quelles formes de concurrence entre les entreprises ?

Il s’agit de déterminer quelles sont les entreprises qui sont réellement en concurrence, c’est à dire sur les mêmes marchés. On observe que les 9 sociétés énumérées sont toutes présentes sur le marché burkinabè (Tableau 24), mais cette présence n’a pas les mêmes effets compte tenu de la réciprocité dans les dessertes. En effet, sur les liaisons Ouagadougou- Bamako, nous avons les compagnies du Burkina et du Mali : elles ont la même clientèle sur cet axe et sont ainsi des concurrentes directes.

Tableau 24: Répertoire des sociétés suivant leur présence ou non sur les 3 marchés

Liste des sociétés
Présence sur le marché
Burkinabè Malien Nigérien
EHGM Oui Oui Oui Escale à la société BINKE
RIMBO Oui Oui Oui correspondance avec SONEF
BITTAR Oui correspondance avec TCV Oui Non correspondance annulée avec la SNTV
BINKE Oui Oui Non
GANA Oui correspondance avec TSR Oui Non
SOMATRA Oui Oui Non
SKV Oui Oui Oui
TCV Oui Oui correspondance avec BITTAR Non
TSR Oui Oui correspondance avec GANA Non

Par ailleurs, alors que toutes les compagnies nigériennes répertoriées sont présentes sur le marché malien, aucune des sociétés maliennes enquêtées n’assure actuellement les liaisons Bamako-Niamey. Il n’y a pratiquement pas de concurrence entre les compagnies de ces deux pays. La société BITTAR faisait la correspondance avec la SNTV qui finalement a été annulée. Toutefois, cette compagnie projette de se relancer sur le marché nigérien dans un proche avenir. Actuellement, seule la société SONEF40 de Mali dessert Niamey par échange d’escale avec RIMBO à Niamey. Malheureusement nous ne disposons pas d’éléments d’analyse sur cette société.

Sur l’axe Ouagadougou-Bamako, la concurrence existe aussi entre les compagnies burkinabè et celles nigériennes qui font la liaison Niamey-Bamako via Ouagadougou. La liaison Ouagadougou-Bamako concentre plus d’entreprises, la concurrence entre sociétés étrangères est plus importante. Par contre, sur l’axe Niamey-Ouagadougou, en dehors des sociétés Burkinabès SKV et SMTB (qui n’a pas été enquêtée), toutes les autres sont des entreprises nigériennes.

Deux formes de présence sont observées sur les marchés étrangers ; soit les sociétés ont leurs propres implantations, soit elles organisent une correspondance avec les sociétés locales. De l’un comme de l’autre un certain nombre de difficultés subsistent. Pour la première alternative, les démarches restent très difficiles et trop onéreuses. Elles doivent trouver les terrains d’escales et payer toutes les charges afférentes (loyers, charges du personnel qui doit rester sur place, autres frais) mais aussi une double imposition (impôt au niveau de leur pays d’origine mais aussi dans le pays d’implantation). Pour éviter cette complication et des charges supplémentaires qu’elles considèrent trop élevées certaines compagnies préfèrent chercher des sociétés partenaires.

Deux cas de figures se présentent. Soit ce sont des correspondances pures et simples avec échange d’infrastructures (gares routières, garages, guichets de billetterie...) auquel cas les deux partenaires doivent être présents l’un sur le marché de l’autre. Soit un seul de deux partenaires est présent sur le marché étranger. En contrepartie, ce dernier doit signer une convention de prélèvements en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé dans la gare d’escale. Le montant de prélèvement est supposé trop élevé par ces sociétés en escale. Ces dernières préfèrent de loin établir des alliances avec leurs homologues étrangères. D’où l’intérêt d’analyser les enjeux d’une alliance entre trois compagnies choisies chacun dans un de trois pays ci-cités.

Au Burkina Faso la société SKV a été choisie puisqu’elle est la seule présente sur les deux marchés étrangers. A Mali, seule BITTAR (parmi les quatre répertoriées) a de projet pour le marché du Niger.

Pour le choix de la société entre EHGM et RIMBO, un certain nombre d’éléments ont été pris en compte. Ainsi, le nombre d’actionnaires (3 pour RIMBO et plus de 20 pour EHGM), le niveau d’investissement à la création 961 millions pour RIMBO et 62 million pour EHGM, la disponibilité pour la société RIMBO des données sur les autres investissements réalisés, le salaire annuel, la recette moyenne par jour. Aussi, RIMBO appartient à un groupe tout comme SKV et BITTAR.

Tout ceci rend la compagnie RIMBO beaucoup plus comparable à BITTAR et à SKV.

Notes
40.

SONEF Société malienne non prise en compte (enquêtée non réalisée)