22 La tarification

Elle soulève plusieurs questions auxquelles il va falloir répondre :

Au Niger, pour le TRIV, une fourchette tarifaire est fixée par l’Etat. Cela suppose donc l’homogénéité de tarifs pour les entreprises. Cependant, nous avons constaté que cette tarification n’est pas respectée. En effet, dans ce contexte de TRIV où plusieurs entreprises sont en compétition, l’unicité de la tarification n’est pas gage de la bonne compétitivité du secteur. Des tarifs homogènes supposent des services homogènes ce qui peut avoir un impact négatif sur la qualité requise. Les entreprises seront incitées à la surcharge de leurs bus pour dégager une marge bénéficiaire plus importante. Il peut aussi arriver que celles-ci pour réduire leurs coûts de production enlèvent certains services jugés trop onéreux. Il en résulte une perte de confort pour les usagers. Actuellement c’est ce qui prévaut et par conséquence les entreprises ont tendance à négliger leur côté compétitif (pas de service marketing ni même de stratégie marketing clairement définie). La fidélisation du client par le service rendu est négligée ce qui fait qu’après l’expérience d’un voyage, le client n’est pas confiant et est près à voyager avec des bus d’autres entreprises. Par ailleurs, certaines entreprises arrivent facilement à contourner le système et pratiquer des tarifs plus faibles. Il en résulte une forme de concurrence non contrôlée. La tarification devrait sans doute refléter les coûts supportés par les entreprises pour leur prestation mais devrait aussi prendre en compte des éléments liés aux coûts sociaux et environnementaux. C’est un vrai défi que de faire comprendre aux entreprises mais aussi aux usagers, la logique actuelle des formations des prix.

Pour arriver à une tarification optimale dans ce contexte, plusieurs éléments sont à prendre en compte. Ces éléments sont surtout à considérer au niveau des entreprises pour les amener à réagir favorablement à la modernisation du secteur. On est encore loin de la démarche d’une tarification qui s’inscrit dans une logique d’un transport pour tous (tarification sociale). Celle-ci devrait résulter d’un long processus et sauter les étapes serait un handicap.

Toutefois, aucun des aspects de la tarification cités ci-dessus n’est exclusif. La tarification optimale peut être définie en tenant compte de divers aspects comme au kilomètre parcouru, fixée par concertation entre pouvoir public et opérateurs, tarification homogène... Pour cela, à l’instar des transports des marchandises, une étude devrait être menée sur la formation et le niveau des coûts de TRIV. Les résultats de l’étude pourraient servir de base pour la détermination de la fourchette tarifaire fixée en concertation par un comité comprenant des représentants administratifs, des transporteurs, du syndicat des usagers des transports…

Une telle option dont le but est de sensibiliser les entreprises dans leur tarification suppose néanmoins une véritable implication des principaux acteurs et un investissement conséquent de la part de l’Etat.