I La compagnie RIMBO (groupe G1)

RIMBO est une société à responsabilité limitée avec un capital de 300 millions de francs CFA constitué par 3 actionnaires. Cette société a été créée en 1999 avec pour activité principale, l’import-export. En avril 2003 elle se reconvertit dans le transport de voyageurs qui devient son activité principale avec seulement 3 bus au départ. Au fur à mesure, elle fait des acquisitions en terrain et bâtiments, et augmente son parc de véhicules. A l’heure actuelle est dispose d’un parc de 34 bus de 70 places et de 2 bus de 27 places. Elle dessert désormais toutes les grandes villes du Niger mais aussi Bamako, Cotonou, Ouagadougou et Lomé. Dans chaque ville desservie, RIMBO a une agence exception faite de Bamako où elle entretient un partenariat avec la société malienne « Sonef ».

A Niamey, elle dispose d’un garage, de deux guichets de billetterie annexes au niveau du grand marché et du quartier « Poudrière ». Elle a aussi deux gares routières dont une (annexe) au quartier « Plateau » et la plus grande au quartier « Couran Nord » non loin de son siège administratif. La société emploie 174 personnes et pour chacun de ses bus, elle affecte 2 chauffeurs et un apprenti.

En principe, la société n’exploite que les lignes régulières. Toutefois, il arrive qu’elle assure des services occasionnels comme la location des véhicules ou la sous-traitance à certaines sociétés comme Alcatel au Niger. Les clients de la société sont de toute catégorie socioprofessionnelle (étudiants, fonctionnaires, commerçants, jeunes, vieux…) mais selon le Directeur Général, les commerçants restent « leur potentielle clientèle »

La société n’a pas de service marketing mais développe un système marketing de proximité à travers des spots publicitaires sur les chaines télévisées, à la radio mais aussi sur des journaux.

Le chiffre d’affaires de la société est en augmentation depuis sa création (Tableau).

Tableau : Evolution du chiffre d’affaires de RIMBO Transport interurbain des voyageurs En millions de francs CFA
2004 2005 2006 2007 2008
987,3 1248 2029,4 3031,6 3786,9

Le chiffre d’affaire ci-dessus indiqué ne concerne que le transport interurbain des voyageurs.

RIMBO transport appartient en fait à un groupe avec plusieurs activités à la base : vente d’hydrocarbure, fabrication et vente des boissons « Oriban » et le lait « Labban », le transport des marchandises et le transport interurbain de voyageurs. Pour le volet transport, l’organigramme est le suivant :

Organigramme de RIMBO Transport

Sur le plan international, la société est présente sous deux formes : implantation ou correspondance avec les entreprises locales comme par exemple avec SONEF à Bamako. Cette dernière forme se traduit par un échange d’infrastructures (gares routières, garages, guichets de billetterie). Durant notre entretien avec le Directeur Général (DG) de la société, celui-ci souligne: « Nous avons préféré ne pas signer de convention de prélèvement en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé quand nous sommes chez nos correspondants et vis versa ».

Il estime par ailleurs que : « les formalités à remplir au niveau de la sous-région sont très compliquées parce que ce sont des charges supplémentaires et très élevées. A Lomé par exemple, ils ont crée des taxes de toute pièce et même des faux frais car ils ne font pas de transport comme nous ».

Toujours pour le DG de RIMBO transport voyageur : « Ces expériences ont pour avantages le brassage culturel et l’échange de savoir faire avec nos correspondants, la circulation des biens et de personnes en temps réels. Par exemple, en une seule journée, ont peut être ailleurs ».

Au niveau national, la société reste septique quant à l’application de la réglementation ; le DG souligne que « La concurrence est déloyale surtout avec les actes et faits de nos responsables (les pouvoirs publiques) qui font des choses pas nettes c'est-à-dire des parti pris. On craint ainsi de ne pouvoir tenir longtemps. Tout ceci grâce aux manœuvres de l’Etat qui ne sont pas du tout probantes pour le secteur. En effet, l’Etat se veut aujourd’hui non pas comme partenaire des sociétés de TRIV, mais comme concurrent. Par ailleurs, l’accès à la profession est très facile, ce qui implique une prolifération des autorisations accordées sans que tous les critères soient réunis».

A l’issue de tous ces éléments, le DG de RIMBO pense qu’il faut stabiliser la situation et que la société RIMBO doit maintenir ce qu’elle fait. Toutefois, il reste conscient qu’il faut être très puissant pour pouvoir résister. Il souligne tout de même que : « Si le ministère joue le rôle de régulateur sans politique, donc s’il nous laisse faire notre travail comme il se doit suivant les bases concurrentielles, on peut être optimiste. L’Etat doit donc fonctionner sans ingérence ni parti pris ».

Comme avantage, la compagnie met en avant sont dynamisme, son savoir faire et son professionnalisme ; « aujourd’hui, même nos chauffeurs suivent des formations périodiques ».

La société espère desservir d’autres liaisons (comme la voie transsaharienne vers le Magreb) et multiplier ses horaires de départ dans la journée.

Pour le DG : « Si le secteur se modernise dans les prochaines années, la concurrence va s’accentuer. Ceci est très bien car ça nous permet de nous perfectionner, d’être plus rentables et plus compétitifs ».