Première Partie : L’enseignement-apprentissage de la lecture littéraire et de la production écrite au collège : le cas du récit de fiction.

Que l’on se situe du point de vue de la Didactique du Français Langue Maternelle (DFLM), de la Didactique du Français Langue Seconde (DFLS), les activités dans le cours de français semblent être conçues et conduites dans le sens de la maîtrise de la langue pour le développement de compétences lecturales et rédactionnelles. A cet effet et malgré la forte tendance à un éclectisme didactique ouvrant la classe à une diversité de ressources textuelles (bande dessinée, articles de presses, chanson etc.), les textes littéraires gardent encore une place privilégiée en tant qu’ils s’offrent comme les modèles les plus directs pour la réalisation de cette finalité. L’opinion publique, les auteurs de manuels didactiques, les concepteurs des programmes, les enseignants pourront toujours ne pas être convaincus de la qualité d’écriture du journal, discuter les valeurs que charrient tel album de bandes dessinées ; ils douteront de la pertinence à s’appuyer sur telle œuvre, sur certains sous-genres littéraires considérés jusqu’à récemment comme de l’infralittérature en vue de faire apprendre le français. Cependant que les textes d’auteurs, notamment les plus classiques, parce que protégés par l’institution littéraire, où justement la société, l’école et la presse jouent un rôle de premier ordre, continueront de bénéficier de la confiance des acteurs du système. Parmi ces textes, certains récits de fiction restent la référence absolue. Leur enseignement, vivement recommandé, est confié à l’école qui les utilise à des fins de formation des jeunes citoyens, de socialisation des jeunes lecteurs-scripteurs. Cette confiance vis-à-vis de l’école, de la discipline « français », des activités de lecture et d’écriture qui s’y déroulent peut être exacerbée par le contexte. Nous voulons dire que la fonctionnalité présentée à grands traits suffit à expliquer toute l’importance de l’enseignement-apprentissage de la lecture et de la production écrite dans une situation où l’acquisition de ces compétences, essentielles à l’homme moderne, passe d’abord et avant tout par celle du français qui n’est pas la langue première et qui se fait à l’école et par elle. Voilà pourquoi nous proposons dans la première partie de notre travail de présenter le contexte de notre recherche avant de traiter de la problématique de la didactique de la lecture-écriture de textes fictionnels.