Chapitre I : Le contexte de la recherche

Une recherche qui entend étudier les pratiques de classe au cours d’activités de lecture et de préparation à la production écrite dans leurs effets sur les pratiques de lecture et d’écriture des élèves ne peut ignorer les déterminations extérieures . Ne serait-ce que parce que celles-ci ne sont jamais totalement étrangères à ce qui se passe dans la classe. Malheureusement, bien trop nombreuses, multiformes et très complexes, de poids variables, beaucoup de ces variables externes mais déterminantes sur le contexte sont tout simplement insaisissables. Et c’est pourquoi il n’est jamais aisé d’établir une exacte cartographie des facteurs contextuels, ni de mesurer l’impact de chacun sur les processus d’enseignement-apprentissage. Ce problème représente l’une des premières difficultés à construire une corrélation précise et indiscutable entre un enseignement et des apprentissages. Cette mise en relation est rendue encore plus malaisée par le fait que l’action d’enseigner s’exerce sur des objets immatériels (le savoir) et vise la transformation de l’humain avec ses déterminismes propres, ses impondérables. Et que dire lorsque cette action se déroule dans des conditions matérielles, physiques, environnementales et pédagogiques, voire psychologiques, particulièrement pesantes ? Que dire lorsqu’elle se déroule avec des partenaires-élèves de niveaux particulièrement hétérogènes, dont l’engagement contractuel, malgré toute leur volonté, est limité par une insécurité linguistique et cognitive, des rapports tendus aux activités et aux outils médiatifs dont la langue ? Quand bien même des conditions optimales seraient-elles réunies, les obstacles à l’apprentissage minorés, il restera toujours des facteurs inconnus pour interdire qu’on puisse dire avec certitude voici ce qui favorise la réussite ou l’échec d’une action didactique. Pour autant, il faut accepter que tout le système maître-élèves-savoir est marqué par un cadre à la fois général et local spécifique qui a ses particularités et ses répercussions. Prenant en compte cette contradiction fondamentale, nous faisons le choix de d’écrire l’environnement des situations que nous avons observées dans sa triple dimension sociolinguistique, institutionnelle et pédagogico-professionnelle en focalisant sur les aspects susceptibles d’impacter immédiatement le fonctionnement de la relation didactique.