2. La didactique de la lecture littéraire et de l’écrit face aux problèmes spécifiques du récit de fiction.

Les multiples incursions touchant à la place du récit de fiction dans les recherches en didactique de la lecture littéraire et de l’écrit montrent l’importance de cette problématique dans le développement de compétences lecturales et rédactionnelles en contexte scolaire et plus encore au collège. Comment expliquer cet engouement ? Parce que la lecture et l’écriture du récit seraient plus faciles à enseigner et à apprendre ? Si tel était le cas alors pourquoi ? Une première réponse pourrait être de dire parce qu’il est assez connu des élèves.

‘« Le récit est donc une forme culturelle si répandue qu’il est impossible d’imaginer que les élèves n’aient pas bénéficié d’une imprégnation préalable qui les ait aidés à se forger une représentation de ce qu’est un récit » (Plane, S., 1994, p : 123).’

Il est vrai que la culture éducative scolaire et extrascolaire des élèves en la matière est un atout non négligeable pour qui veut comprendre le processus de développement de compétences narratives. Toutefois, ainsi que le proclame Chevallard (1994), nul savoir enseigné ne saurait s’autoriser de lui-même. En accord avec ce point de vue, nous soutenons que l’enseignement d’un savoir, y compris un savoir faire tel que la lecture ou la production d’un récit, est lerésultat d'un traitement didactique obéissant à des contraintesprécisesque le didacticien des mathématiques a théorisées sous l’appellation de transposition didactique. L’essentiel des outils de lecture et d’écriture du récit vulgarisés par la didactique émanant de la transposition de savoirs d’experts par l’introduction de textes littéraires modèles à l’école et de savoirs savants produits par les théories de ces dits textes, nous estimons qu’il n’est pas vain de faire l’économie de cette migration.