Troisième partie : Des inter-actions professeurs/élèves autour de modèles de récit aux productions de textes fictionnels scolaires

Quels dispositifs pédagogiques sont mis en place par les enseignants en fonction des activités scolaires, des caractéristiques des textes objets ou prétextes de ces activités, et des enjeux de savoir pour favoriser le travail cognitif des élèves ? Quels liens peut-on établir entre les enseignables du récit de fiction privilégiés par les enseignants au cours d’une activité donnée, les modalités pratiques de leur transposition interne, l’ingénierie didactique associée et les performances des élèves par rapport aux différentes sous-compétences narratives ? Finalement, dans quelles mesures peut-on convoquer les effets de la médiation enseignante et textuelle pour expliquer les compétences narratives des élèves ? L’analyse empirique de nos données, organisée en deux chapitres, vise à répondre à ces questions. Le premier chapitre propose une description interactionnelle et didactique de la co-action professeur / élèves en focalisant les activités scolaires ouvertement orientées vers le développement d’outils pour la lecture du récit littéraire et la production de textes fictionnels scolaires. Le deuxième chapitre est une analyse des productions écrites des élèves organisées en amont et en aval de la séquence d’enseignement-apprentissage de la lecture-écriture de récits de fiction. Sur la base d’une grille modélisant la compétence narrative en différentes sous-compétences, nous proposons une interprétation longitudinale et comparative des performances à l’échelle de la classe pour mesurer les effets-textes et les effets-dispositifs sur l’évolution potentielle des apprentissages. L’objectif n’est certainement pas de fonder une théorie de l’imputabilité des apprentissages sur les enseignements, sachant qu’en l’occurrence, les élèves sont seuls responsables. Cependant, cette démarche qui postule que « ce qui se passe dans la classe » peut être retenu, jusqu’à une certaine mesure, pour expliquer « ce qu’on trouve dans les productions des élèves », veut aider à mieux comprendre les facteurs internes qui favorisent la règle du « gagnant-gagnant » à la base du jeu didactique. Ce faisant, elle contribuera subsidiairement à mieux cerner l’efficacité de l’action enseignante.