1.2.2. La centralité des routines professionnelles et la minoration de la place des contenus de savoir

A. Jorro, définit la professionnalité comme

‘«le rapprochement de l’acteur si ce n’est l’adhésion ou l’adéquation optimale de ce dernier à un référentiel métier ou, mieux encore, à un référentiel de compétences affiché dans sa version définitive. La professionnalité se confondrait avec la conformisation à un profil sans tenir compte des interactions contextuelles, des jeux propres de l’agir en situation... » (1998, p : 3).’

On soupçonne que l’auteur décrit une compétence à minima ou, plus exactement, une conception matricielle de la professionnalité. Et il est vrai qu’elle peut être appréciée à la lumière des rapports à une culture, un référentiel professionnel commun dont les racines, avons-nous dit, renvoyaient à la formation. Or, à quelques exceptions près qui concernent par ailleurs le même professeur, l’activité de lecture-interprétation ou la phase d’analyse-interprétation du texte littéraire sont organisées de la même manière. Elles commencent toujours par des actions ou sous-actions de compréhension globale (situation, lecture, idée générale, plan) visant la contextualisation et la co-construction des références (s’accorder sur un minimum de caractéristiques relatives par exemple au type de texte, au genre littéraire ou discursif, à la portée générale de la thématique et aux dimensions retenues pour l’interprétation). La seconde articulation est constituée par une analyse détaillée selon l’opération de partition, tandis que la dernière est l’occasion de procéder à la synthèse des actions. Dans certains cas, la méthode peut être éprouvée jusqu’à sa saturation, nous avons alors un modèle de conduite au cours de laquelle l’activité n’a d’autre finalité que la reproduction d’un système. Dans d’autres, la méthode est soumise à des adaptations ; chemin faisant, elle est transformée et refaçonnée, voire rénovée pour permettre l’atteinte d’objectifs réels d’enseignement-apprentissage. Nous illustrons ces deux procédés par l’analyse des dispositifs en 4L1 puis en 6C1, deux séances également alimentées par une activité de lecture-interprétation.