III. De l’inconscient épistémologique aux « anthropologies philosophiques » ou présupposés anthropologiques de la thèse : l’être humain comme « parlêtre » désirant et divisé.

Dans l’inconscient des SIC, il y a la transgression et la coupure. Ces actes fondent, en partie et quand il les réalise, l’identité du chercheur en SIC. L’objet de la transgression ou de la coupure est le fait du désir du chercheur qui coupe dans les disciplines des SHS d’une manière ou d’une autre, d’une manière singulière en tous cas. Cette singularité, ce désir au début de la recherche, se lit, se manifeste45 dans le texte de la thèse sous la forme de ce qu’on nomme couramment les présupposés anthropologiques de la recherche ou dans ce que Philippe Corcuff nomme les « anthropologies philosophiques de la recherche ». Nous voudrions exploiter cette notion en ce qu’elle nous permet à la fois de compléter ce que nous avons dit sur l’inconscient épistémologique et, en même temps, de présenter les visions de l’être humain (les propriétés fondamentales que nous lui prêtons) inscrites dans notre thèse. Elles président en effet aux choix théoriques et paradigmatiques que nous avons faits (voir chapitre 2).

Notes
45.

On ne pourra jamais lire clairement le désir du chercheur dans son texte. Comme dans le rêve, il y a dans la thèse un discours manifeste qui est le texte même de la thèse et un discours latent qui renvoie au désir du chercheur, caché dans le texte sous la forme de ses présupposés.