C. L’approche topologique comme point théorique de rencontre possible entre sciences de l’information et de la communication, sémiotique, psychanalyse et anthropologie

En suivant nos raisonnements précédents, on peut dire que la topologie met des significations en rapport avec un espace. En ce sens, la topologie consiste à assigner des noms à un espace et donc à le représenter sous forme de lieux, c’est-à-dire en unités spatiales plus petites, distinguables entre elles, ce qui donne sens, différentiellement, à l’espace dans son ensemble. Construire une topologie d’un espace consiste alors à se donner les moyens de l’interpréter car il se divise en lieux signifiants. La topologie est ainsi le point de départ irréductible d’une sémiotique de l’espace. Pas de sémiotique sans possibilité d’isoler des unités de sens. Cependant, cette topologie qu’on définit globalement comme une médiation entre espace et signification fait l’objet de travaux de plusieurs disciplines. Cela va donner à la notion d’autres dimensions qui nous intéressent. Ainsi, la psychanalyse lacanienne a fait un traitement tout particulier de la théorie topologique issue des mathématiques. Des anthropologies contemporaines, s’appuyant sur une définition plus géographique de la topologie, sont aussi en mesure d’enrichir la démarche théorique entreprise dans la thèse.

Nous allons tenter de voir comment ces apports théoriques sont en mesure d’éclairer la compréhension de notre terrain. Cela nous permettre d’élaborer un nouveau tableau de la médiation propre à la psychiatrie d’urgence qui articule les différentes dimensions (réelle, symbolique et imaginaire) de ses rapports à l’espace.