Journal ethnographique
&
Fragments cliniques

Enquête par observation dans le service d’accueil des urgences médicales, psychiatriques et médico-légales du pavillon N de l’Hôpital Edouard Herriot de Lyon

Du 22 novembre 2006 au 2 octobre 2008

Par Jérôme THOMAS

Mise en forme et version exploitable du journal d’observation

ANNEXE PRINCIPALE A LA THESE

La version du journal d’observation présentée ci-dessous, dont des extraits figurent dans le corps de la thèse, est une version retravaillée par rapport à la version initiale qui était organisée autrement. La première version tenait en fait du brouillon où la retranscription des observations a été faite au fil de la plume, directement après une observation, selon la logique de l’association libre.

D’une certaine manière, il est rendu compte de cette démarche dans le document suivant, mais de façon organisée, puisque l’on a pris soin de séparer le récit de l’observation de ses commentaires réflexifs et des données qu’on pouvait en tirer.

On remarquera que ce journal progresse de façon incrémentale et modificative pour refléter au mieux la démarche d’observation. Chaque nouvelle observation est soit l’occasion de rediscuter les données tirées de la précédente soit d’en ajouter à la marge de ce qui a déjà été déduit.

La méthodologie générale de constitution du journal d’observation est décrite et explicitée précisément dans la partie méthodologique de la thèse (Partie II).

Un tableau, dans lequel figurent quelques informations essentielles relatives à l’observation, précède chaque compte-rendu. Dans le corps de la thèse, nous faisons référence aux numéros des observations qu’on peut retrouver dans la première colonne du tableau.

Le plan de chaque compte rendu d’observation s’organise comme suit :

N.B.  : Chaque observation pourrait donner lieu à une série de données supplémentaires qui s’ajouteraient à celles déjà tirées. Nous nous sommes limité à sélectionner à chaque fois les données principales et les plus pertinentes suivant nos objectifs de recherche ; chaque observation contient évidemment toujours un excès d’information par rapport aux faits et informations qu’il est possible d’intégrer dans le récit, dans ses commentaires, puis dans la thèse. Le corpus d’observations auquel ce journal fait référence n’est donc pas analysé exhaustivement et pourrait subir d’autres analyses pour produire d’autres résultats.

N.B  : Le style du récit des observations ainsi que celui de leur commentaire pourra apparaître laborieux, fastidieux et rédigé dans une syntaxe parfois lourde et hésitante. Aussi, la longueur et la précisions des ces récits apparaîtront inégales d’une observation à une autre. Nous avons fait le choix de ne pas « nettoyer » le journal de ces éléments d’imperfection pour lui conserver le plus possible son aspect brut bien qu’il soit déjà une remise en forme et une réorganisation de nos notes prises en direct sur le terrain, comme nous l’indiquions plus haut. Cela rend aussi mieux compte du difficile processus d’écriture et de ses vicissitudes face au réel des situations d’urgence, à leur imprévisibilité et à ce qui s’y répète. En outre, le récit de l’expérience de l’observation suivi du retour sur celle-ci sous plusieurs angles (qui est une sorte de dialogue réflexif avec moi-même), implique une certaine répétitivité lancinante de l’écriture, inévitable si l’on souhaite rester fidèle à notre méthodologie.

Sommaire du journal

Observation n° Titre Page
1 Porter la blouse : théâtralisation des identités hospitalières et perturbation de l’observation 6
2 Les temporalités de l’urgence. 13
3 L’errance et les chroniques de l’urgence
Marginalité du patient de la psychiatrie et des psychiatres
22
4 Les logiques de soin différenciées aux urgences 28
5 Le travail et la place des psychologues aux urgences 34
6 Le retour de la temporalité soignante dans l’hospitalisation « post-urgence » 38
7 Le lien au pavillon N comme construction d’une médiation entre des sujets précarisés et le collectif.
La reconnaissance d’un désir de lien
44
8 Usages exigés et usages détournés du DMU 50
9 Attente et banalité dans le quotidien de l’urgence 53
10 Les urgences débordées 56
11 Soignants et patients dans le théâtre des urgences 61
12 Statut de la parole et logique de la vérité en psychiatrie 62
13 Les modalités de recours comme première expression d’une demande
L’appropriation du temps de l’urgence
66
14 Les urgences, lieu de passage et temps d’arrêt pour des sujets et errance 71
15 Un enseignement méthodologique
Un lien paradoxal : urgence et continuité
75
16 Le maniement de l’image de l’hôpital
La dimension imaginaire du soin psychique
77
17 Le sens de la contention 81
18 Les outils de communication aux urgences
Chaos et organisation des urgences
88
19 La scène dramatique des urgences
Contraintes médico-légales et singularité
94
20 Les demandes paradoxales 99
21 Un médecin dans le désarroi
La question du débordement
103

Sommaire des fragments cliniques

Fragment n° Titre Page
1 Madame J. : un exemple de « résidu » institutionnel 109
2 Madame B. : quand l’impasse psychique rencontre les contraintes du social 110
3 Monsieur D. : entre prison et hôpital, quel lieu pour exister ? 113
4 Madame S : l’identification d’une demande ambivalente 114
5 Monsieur K. : une mise en scène singulière de l’abandon comme appui d’une demande de reconnaissance sociale 116
6 Madame F. : un recours répétitif et banalisé aux urgences. 118
7 Monsieur P. : quelles limites pour l’accueil du discours du fou ? 119
8 Madame Z. : les urgences, une prise en charge intermédiaire entre ville et hôpital 120
9 Monsieur L. : un attachement ambivalent au soin et le statut de la parole aux urgences à partir de la valeur d’un lapsus. 121
10 Monsieur C : une hospitalisation difficile mais négociée 123
11 Monsieur A : un cas d’errance et de vagabondage médical 126
12 Monsieur N : un cas de recours aux urgences comme tiers 128
13 Madame V. : une impossible hospitalisation 130
14 Justine : « l’hôpital, ça la pèse » ou la valeur d’un lapsus dans l’urgence 132
15 Monsieur O. : un homme abandonné et déraciné 134

N.B. : Un glossaire des termes techniques et des acronymes employés dans le journal est consultable à la page 135.