3. L’apocope

3.1. Le mot «décapit» : un procédé étrange et poétique

Au même titre que le mot-valise ou le mot-accordéon, le procédé de l’apocope, s’il est utilisé assez banalement dans des cas comme fac pour faculté ou perpète pour perpétuité (sans oublier presta, conso, cafèt’, choré, imper, compèt’, compil’, sécu, etc.) ou plus politiquement dans le phonétique « Mickey Mao » fait aussi partie de l’arsenal rhétorique d’un Novarina, même si cette technique est moins utilisée dans les pièces récentes. Dans Le Drame de la vie et pour l’instant, signalons par exemple « L’homme qui grond » (p. 20), « le langua » (p.69), « sarco » (p. 134), « le couteau formida » (p. 160), « cette boisson formida » (p.161), « Messieurs-Mesdas » (p.176), « mes pi » (p.180) et « un mot sous la po » (p. 267).

Encore une fois : refus du mot tel qu’il se présente à soi, dans le langage courant ou dans les dictionnaires. L’apocope est une nouvelle manière, voire un moyen privilégié, de s’opposer crânement et humoristiquement à la « Seule à cédille » (soit le français : nous le supposons), cette sous partie annonçant parfaitement  la troisième étape de notre première partie où sera étudiée avec plus de précision la nature de ce refus ; voyons donc pour l’instant en quoi consiste le traitement apocopal de certains de ces vocables…