3.3.2. L’Homme de Societ

Sans parler de la queue, du pantalon, des « intelligionsses » et du chapeau, l’autre différence, c’est que l’homme, parlant, s’est donné un nom, a su se nommer – et c’est d’ailleurs sans doute parce qu’il voit tout de la tour (cf. B.C.D., p. 169) que tel homme en heaume pourra « porter le nom de Latour en guise de nom » (« Un quadrupède n’y verrait rien »). Puis Latour prend de l’assurance et, très fier de son état d’animal ayant troqué sa vieille queue caudale contre un innovant « trou au derriet », aura une fâcheuse tendance à pontifier comme dans « En temps qu’Hom, je pense Que. » (B.C.D., p. 168), anantapodoton qui ne fait guère avancer le schmilblick, comme aurait dit Coluche. Autres définitions comiques mais puisées, celles-là, dans Le Drame de la vie : l’homme est « le seul mort parlant de toute la création (p. 240) ; l’homme est « un son quelque part » (p. 277) ; l’homme est un « savant ignorant qui tourne autour du pot » (p. 281) et enfin : l’homme est « celui des animaux dont la démarche est droite » (p. 170).

A la page 83 (D.V.), on aura une lapalissade comique prenant les grands airs d’une communication scientifique très sérieuse avec « L’homme de Societ n’est pas vêtu par nature » qui nous ramène encore et toujours au « trou au derriet » (soit l’état d’homme) et à tout ce qu’il a impliqué, implique et impliquera pour l’Animal du temps. Dans La Scène (p. 91), on aura de nouvelles définitions parfois un brin désobligeantes pour le père Adam : « L’homme est un quadrupède en souffrance », « l’homme est un animal olympique », « l’homme est un omnivore intéressant », « l’homme est un animal qui porte plainte » et pour finir, l’énigmatique » L’homme n’était pas la seule solution pour sortir d’animal ».