3.5.2. Suffixes farfelus

→ « at »

Dans La Lutte des morts, c’est le suffixe « at » qui prédomine et fourmille ; et c’est le procédé de la suppression-adjonction qui interviendra pour raccourcir « ion » en « at » dans « interdictat » (p. 216),» manipulats » (p. 261) et « érectat » (p. 305). Pourtant, la réduction sera encore plus sensible dans « manipulats » (p. 269) et « génitat » (p. 310) qui pourrait presque remplacer accouchement, « accouchat » étant une autre possibilité (non retenue par l’auteur).

Autres cas de figure : le fait de lambiner semble devenir le « lambinat » (p. 181), celui d’être furibond, le « furibat » (p. 247), celui de hurler, le « hurlat » (p. 185) et celui de manger : le « mangeat » (p. 209). De même, l’accident devient un « accidat » (p. 305) et le « frichti », un « frichtat ». Dans Le Monologue d’Adramelech (nouvelle éd., p. 44), il y a un « monumat » que l’on retrouve dans Le Drame de la vie (p. 36), pièce où l’on croise un « Doctat » (p. 203) et des « experts psychiats » (p. 37) ; l’on y note aussi un «hopitât » (p. 55), un « cadavrat » (p. 90) et un « saucialat » (p. 118), qui nous paraît, péjoratif – d’ailleurs, c’est peut-être encore un cas de mot-valise : sauce(/saucisse) + société. Enfin, n’oublions pas (in C.H., p. 181) « l’articulat du genou ». Logiquement, on pourra préférer « habitat » à habitation, tous ces choix ayant sans doute in fine une incidence/influence très grande sur le rythme et la vitesse.