1.1.3. « Agglutineries »

Quant au mot  » métheuranscène », s’il semble plutôt dépréciatif (metteurenscène l’eût été moins), c’est sans doute à cause de la présence de « rance » qui renvoie au côté périmé (du point de vue de l’auteur) de la dictature boucotique de tous ces metteurs en scène se faisant mousser à partir de textes qu’ils n’ont pas écrits ; dans un même ordre d’idée, la mise en scène ne devient pas la misenscène mais la « mysanscène », « mysan » indiquant peut-être une certaine mysanthropie s’appliquant justement à tous ces « sorbonnographes », « grammato-radotiens », « perroquateurs de concepts », « bocalisateurs de névroses », « démêleurs de pénis », « pêcheurs de méandres », « coupeurs d’hommes en trois » et autres « réducteurs de bêtes » violemment fustigés dans Pour Louis de Funès (in T.P., de la p. 111 à 150).

Dans La Lutte des morts, on part de l’écriture phonétique, ce terme  devant s’term, mais on va encore plus loin en enlevant l’apostrophe, s et term s’accolant pour aboutir à « sterm » (p. 369). On recense encore (in C.H.) le cas particulier d’une apocope réalisée à partir d’une possible agglutination : c’est « globots » qui tronque sans doute globoculaires. Outre « Lancienne mine » de L’Inquiétude (p. 33), on croise aussi dans La Scène « Sambrémeuse » (p. 97) et signalons enfin les cas de « Lendemain », d’» étrumain », de « malaufond », de « léconomie », de « ténorme », de « Besticulotte » et de « tauquechaudiste » (« talk » et « show » s’agglutinant phonétiquement). Ces graphies, notons-le, se retrouvent souvent chez Rabelais (« quil faut », « tresgrande », « il lavalla », « il lavoit », etc.) et ce n’est pas le seul point commun entre les deux écrivains.