2.2.3. Joie joyeuse /dangerosité de la mort 

Quoique comiques, certains pléonasmes peuvent contenir une sorte de menace ; c’est qu’il ne faudrait pas « sous estimer la dangerosité de la mort » » (O.R., p. 55). Face à ce problème, à cette certitude, difficile en effet d’» assurer la maîtrisabilité de la situation » (O.R., p. 40). On peut cependant se réfugier dans une réalité rassurante et « [n’agir] qu’en choses faisables » (O.R., p. 82) ou nier tout en bloc et même nier de nier en s’écriant » Je nie négation, refuse refuge » (O.R., p. 81).

Mais la vie, la joie allègre et la joie joyeuse reprendront leurs droits : dans La Scène, on avise des « cerisiers cerisiques » (p. 163), dont on peut supposer qu’ils sont plein de santé et de vie – et qu’ils donnent vraiment beaucoup de cerises. Au son des « Cloches de clocherie » (O.R., p. 147), on s’écriera dans L’Origine rouge: « Chosons des choses chroniques – Vivent les choses ! ah, que vivent les choses ! » (O.I., p. 166) et on pourra même essayer (cf. O.I., p. 71) de « retarder l’échéance d’une chute dont l’issue » ne fait pas de doute, s’en « [aller] ailleurs », « [dans] un lieu » qu’on « préfère rejoindre » pour « [s’éloigner] un instant d’ici » (O.I., p. 77) ou encore pratiquer la politique de l’autruche en plongeant dans un « sommeil sommital » (O.I., p. 145).

Pourtant, désespoir et lassitude pourront resurgir à tout moment et recommenceront alors les « débordements » d’une « coupe déjà trop pleine » (S., p. 57). On avait certes un espoir mais on réalise finalement qu’«il y a infaisabilité d’une bonne partie du possible » (O.R., p. 31) ; bref, c’est un désespoir désespérant qui nous submerge littéralement.