1.1.3. Jeux en tous genres

→ Au jeu de qui-parle-crée : le performatif chez Rabelais

Au jeu du performatif, Rabelais n’était pas un manchot (si l’on peut dire) et Novarina se présente comme un élève doué (nous y reviendrons). Signalons pour l’instant les formes que peut prendre la parole performative rabelaisienne…

Appliquée au « gousier », le tronçon de phrase «  que grand tu as » est à l’origine du nom de Gargantua : « [l’]oyant, les assistants dirent que vraiment il devait avoir par ce le nom Gargantua, puis que telle avait été la première parole de son père à sa naissance »132; autres exemples : les mots-châtaignes de la fin du Quart livre (qui, « lors que s’esclattent » font « de paour tressaillir ») et autres « parolles bien picquantes », « sanglantes », « horrificques » ou « mal plaisantes à veoir »133 on verra que ces troublantes métaphores qui rendent les mots concrets ont leur équivalent chez Novarina…

Notes
132.

Rabelais, Gargantua, Chapitre VI, Le Livre de Poche, Bibliothèque classique, Paris, 1994, p. 129.

133.

Rabelais, Quart livre, Folio-classique, Saint Amand, 1998, p. 495.