IV. Le Drame de la parole :

1. « Entrez dans la réalité de la chose dite. »

1.1. Un logothéïste ?

L’auteur s’apparentant en quelque sorte (on a pu le dire) à une espèce assez nouvelle de « logothéïste », nous aurions peut-être pu, quitte à choquer les esprits conformistes, présenter à la novarinienne, comme une longue liste et sans aller à la ligne, le catalogue qui va suivre, c’est à dire sous la forme d’une série de formules qui pourrait rappeler vaguement les mille aphorismes tournant autour de Dieu dans La Chair de l’homme. Mais nous nous efforcerons au contraire de classer, de sérier au maximum en montrant que Novarina a su enrichir de nombreuses trouvailles, aussi complexes qu’insolites, un corpus français déjà très vaste et qui concerne donc un certain type de métaphores.

Le terme de « logothéïste » se justifie pleinement par la mise en relation, constamment opérée par l’auteur, entre parole et sacré – sans oublier la prise au sérieux (et littéralement : au pied de la lettre) de certaines métaphores bibliques (manducation de la parole, corps et sang du Christ, Pierre / pierre, etc.) se confondant ici, la plupart du temps, avec des pratiques liturgiques ancestrales (pain, vin, hostie, eau du baptême, etc.).