3. Une langue française questionnée et enrichie

3.1. Le cadeau de Valère Novarina

Notons encore et pêle-mêle d’autres expressions françaises classiques : mots fléchés, jouer avec les mots, enlever les mots de la bouche, ne pas trouver ses mots, peser ses mots, en toucher deux mots, se payer de mots, avoir un mot sur le bout de la langue, cracher le morceau, cracher des insultes, tenir un discours, soulever un débat, soulever une polémique, en perdre son latin, lancer des fleurs, faire courir un bruit, meubler, être suspendu aux lèvres de quelqu’un, coucher (des phrases) sur le papier, un style fluide, flèche du Parthe, pointe, paroles en l’air, etc. De même, dans un proverbe comme « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », le « tiens » et le « tu l’auras » sont comme des produits qu’on échange dans le cadre d’un troc. Bref, l’auteur du Drame de la vie semble se faire fort de donner voire d’offrir à la langue françaises, qu’il semble questionner, de nouvelles expressions – encore plus floues, sibyllines et peut-être plus complexes…

Dans Devant la parole (p. 82), il aura cette image : « Au théâtre, il faut ouvrir les mots et la voix, l’offrir ouverte comme une mangue dont l’intérieur est retourné pour l’offrir au mangeur »; c’est bien ce qu’il est, un offreur de langues, de mots et de mangues.