4.1.2. Le travail du traducteur

Il arrive que dans une traduction – comme dans le Peter Ibbetson de (?) Queneau et le travail accompli par Vian pour Chandler et par Giono pour Moby Dick – et quelque effort que l’auteur fasse pour s’effacer, il reste quelque chose de sa patte ; il semble que ce soit le cas ici et c’est ainsi qu’on aura pu noter un étrange glissement métonymique de « plomb » en « d’aplomb », que l’on verrait tout à fait figurer dans une pièce de Novarina. L’exemple est cependant assez mal choisi et on sera peut-être plus convaincu par cette « non faim de pain ni soif d’eau mais une soif et une faim d’entendre [des] paroles » (cf. celles du « Seigneur »).

Hormis une sorte de jeu de mots (voire une ambiguïté possible mais improuvable) concernant le « terme qui s’approche pour Israël » et que la mention du « chapiteau » (dans l’expression « frapper au chapiteau ») ne peut que nous évoquer son cirque de la cruauté, nous serons surtout troublés par certain mouvement du texte où mention est faite du « caillou »(dans la chaussure ?) désignant autre chose (mais qui reste indésirable) qu’un simple caillou ; ce passage, c’est : « La maison d’Israël, je ne lui passe plus rien. Je la passe au crible. Aucun caillou passe au travers » ; ici, on signalera la triple présence du verbe « passer » (en trois phrases) et, plus accessoirement, que la traduction en « crible », pourra aussi nous rappeler « l’As » (« qui est un crible ») d’Alfred Jarry (in Faustroll).

Nonobstant, brisons là car notre connaissance plus que très limitée (ce qui reste un doux euphémisme) du texte biblique original ne nous permet pas d’aller plus loin ou, pour mieux dire, d’extrapoler davantage. Mieux vaut continuer à recenser les classiques scènes de genre bibliques (si l’on peut dire) et autres formules ou situations que l’auteur a, nous semble-t-il, plus ou moins retravaillées.