2.3.2. Nous voici en vue de : Sapin

La géographie même et le nom des rues (ou des fleuves) semblent contaminés par la noirceur, la mort et le désespoir : « rue Jean-qui-cloche » (C.H., p. 172), « rue des Pompes-funèbres-de-la-Mort » (C.H., p. 172), « Rue-du-fusil » (C.H., p. 172), « rue du Pont-de-la-mort » (C.H., p. 308), « rue des Martyrs-Sociaux » (C.H., p. 308), « rue des Pessimistes (C.H., p. 309), « rue de la Fontaine-au-Pire » (C.H., p. 309), « rue Nulle » (C.H., p. 310), « place Pilori » (C.H., p. 308), « boulevard nécrobiotard » (O.R., p. 145).

Dans Vous qui habitez le temps, il est fait un amer constat : « Où que je tournasse, la nature était déjà dans un état dégueulasse » (p. 47) ; et dans Le Jardin de reconnaissance (p. 78), il sera question d’un « fleuve Imondre », nom qui, a priori, ne donne pas trop l’envie de s’y baigner. Ailleurs, Sapin est une ville où l’on se rend sans doute en « Nécromobile » (qui est peut-être au fond une sorte de corbillard). L’idée d’impasse se retrouve dans L’Origine rouge, avec le cocasse « Sans Issue-les-Moulineaux » (p. 155) et une autre ville, dans La Scène, s’appelle « Nul-sur-Néant » (p. 20). Parfois, c’est le nom des personnages qui évoque mort, dépression et/ou tristesse : « Jean Douleur », « Jean Taciturne » (J.R., p. 38), etc.