2.4. Phrases-cris

Parfois donc, c’en est trop : on ne supporte plus le temps (ce boulet qu’est le passé, ce présent qui fuit-nuit et cette mort qui vient sans prévenir) ni la société (avec tous ces Hommes de Societ qui la composent comme autant de moutons de Panurge) ni le fait même d’exister. A cet égard, quoique comportant parfois des éléments comiques, certains cris (ou aveux, confessions) pourront sembler déchirants – on aura même l’impression qu’ils « déchirent le silence », comme le chantait Barbara...

Cependant, précisons-le, cela dépend peut-être de l’état d’esprit dans lequel on se trouve au moment où on "lit le cri" en question : un jour, on sera sensible à la drôlerie, et un autre au désespoir qui semble s’exprimer – et ce dans des phrases-cris telles que :

« Pourquoi les muscles ? » (B.C.D., p. 138).
« Je suis jeune mais j’aspire à être vieux et être transformé aussi vite que possible en comique moribond (D. V., p. 247).
« J’avais de plus en plus mal à ma sœur » (V.Q., p. 47).
« Je ne peux plus supporter de me porter. Je ne peux plus supporter ma portée. » (O.I., p. 29). « Vie pour des prunes ! » (O.R., p. 24).