II.3.1.1 La compréhension biologique de l’adaptation et des sujets choisis du développement régional et de l’aménagement du territoire

II.3.1.1.1 Le point de départ biologique du concept

L’adaptation est l’un des principaux piliers du darwinisme. Elle est étroitement entrelacée avec la sélection et la diversité et c’est aussi la raison pour laquelle leurs définitions s’interpénètrent. Les individus qui sont plus convenablement équipés vu l’état actuel de l’environnement, vont laisser davantage de progéniture en comparaison avec ceux qui sont dans le moment moins adaptés. Dans la population, des caractères préférés par la sélection naturelle sont graduellement davantage présents et l’espèce change, en d’autres mots elle s’adapte et par cela l’évolution se produit42.

Il est évident de cette brève description que l’adaptation dans le sens biologique est un concept relativement passif car les changements sont forcés par les modifications de l’environnement. Il ne s’agit pas de l’effort actif des organismes de modifier certaines caractéristiques pour qu’elles conviennent le mieux possible à un nouvel environnement. Au contraire, presque tous les changements causent des difficultés aux organisations car ils « dévaluent » leurs traits auparavant adaptés43.

Ces changements sont néanmoins très importants du point de vue de l’évolution. Si les organismes n’ont aucun stimulus de la part de leur milieu, leur évolution cesse. Il est cependant rare de s’arrêter pour quelques centaines de millions d’années dans l’état immuable. L’environnement change et les organismes avec lui. Même si ces modifications sont très lentes, la stabilité réelle est plutôt exceptionnelle. La majorité des innovations restent néanmoins non-observables pour l’homme. Nous sommes capables de lire l’apparence des trisaïeux d’une espèce seulement dans les enregistrements paléontologiques. Il s’agit d’un procès très lent qui peut être souvent marqué par une longue période de stagnation, parfois même par le retour vers le point de départ (Flegr, 2005). Ce phénomène est d’ailleurs lié à un désaccord continu des biologistes sur la question si l’évolution est un procès graduel ou ponctuel (voir le gradualisme et ponctualisme, partiellement le chapitre II.2.2.3.2).

Notes
42.

Dans le cadre biologique on trouve beaucoup d’exemples de l’adaptation. Il paraît que quasiment toutes les caractéristiques des organismes peuvent être expliquées comme adaptation à un trait spécifique de leur environnement. Dans les années 40 – 70 du 20e siècle, un courant de soi-disant « adaptationalistes » (par exemple Gould, Lewontin) s’est développé aux États-Unis. Les partisans de ce courant étaient convaincus que les structures des organismes, leurs organisation et comportement étaient construits pour la solution des tâches spécifiques, c’est-à-dire comme une adaptation aux certains stimulants de l’environnement (Ridley, 1999). Selon Ridley (1999) les adaptations à l’environnement inanimé sont surestimées et l’accent devrait être mis sur l’adaptation aux parasites. L’adaptation aux parasites peut avoir, selon son avis, les conséquences plus vastes pour l’évolution. Ridley prétend que les parasites sont la raison pour laquelle il est propice d’avoir des gènes différents dans chaque génération.

43.

Néanmoins, notamment les animaux ont la possibilité de changer leurs destinées au moins partiellement, par exemple par la migration.