II.3.1.3 La préadaptation

II.3.1.3.1 Le point de départ biologique du concept

La préadaptation ou l’exaptation46 peut être définie comme une structure (par exemple un organe) qui avait évoluée chez les prédécesseurs pour fournir un certain rôle clé pour la survie d’un organisme, mais par hasard elle convient actuellement aussi à remplir une autre tâche importante pour la survie de l’organisme dans l’environnement qui n’a pas encore existé ou n’était pas encore colonisé à l’époque. Selon Wilson (2000) il s’agit d’une prédisposition fortuite d’un trait ou d’une structure vers une autre fonction que vers laquelle il était à l’origine attribuée. Le plumage des oiseaux est un exemple très souvent cité. Il remplissait la fonction de l’adaptation de la thermorégulation au début mais plus tard il est apparu qu’il s’agit aussi de l’adaptation convenable du point de vue aérodynamique. Le plumage a très bien servi à cette fonction même s’il a gardé sa fonction d’origine (Rosypal et al., 2003).

L’évolution similaire est caractéristique aussi pour la cuticule de l’insecte. Dans l’environnement d’eau, la cuticule a servi surtout pour l’attache des muscles, ainsi que comme un squelette extérieur. Pour la survie hors de l’eau il est cependant nécessaire de se protéger du dessèchement, donc sauf cette première fonction il est possible de la considérer aussi pour la préadaptation pour la vie en dehors de l’environnement aquatique (Zrzavý et al., 2004). L’importance de la préadaptation consiste notamment dans le fait qu’elle accélère un peu l’évolution. Il n’est pas nécessaire de sélectionner pleins de nouvelles structures pour chaque changement de l’environnement. Dans certains cas il est possible de profiter des structures existantes qui sont suffisantes du point de vue d’une nouvelle fonction (Flegr, 2005, 1998, Zrzavý et al., 2004).

Notes
46.

Les deux termes expriment la même chose, cependant selon Zrzavý et al. (2004) la biologie contemporaine préfère le dernier car la préadaptation évoque un certain effort intentionnel de se préparer pour des futurs conditions ce qui est impossible dans la réalité naturelle.