II.3.4.2.4 La franchissabilité des MIR socioéconomiques – des barrières du développement futur : La comparaison des régions Rhône-Alpes et Écosse

Comme il a été esquissé au-dessus, tous les types des barrières identifiés sont caractérisés par un autre taux de la franchissabilité, lisibilité et un autre niveau convenable d’intervention dans chaque région. Dans n’importe quelle analyse de la spécialisation régionale il est donc possible d’itentifier une combinaison unique des barrières.

Cette unicité sera démontrée dans cette thèse sur l’analyse de la spécialisation régionale de l’Écosse et de celle de la région Rhône-Alpes. Les régions Rhône-Alpes et Écosse ont certains traits similaires du point de vue de leur développement. Les deux régions se sont fortement spécialisées dans un secteur industriel, les deux régions ont été à l’époque de leur essor à la tête mondiale et dans les deux régions finalement cette industrie s’est terminée, ou plutôt elle survit sur à une échelle complètement négligeable en comparaison avec l’époque de son essor d’antan. Néanmoins tandis que la fin de l’industrie navale a signifié pour l’Écosse une forte crise structurelle, dans la région Rhône-Alpes le secteur industriel spécialisé a initié le développement d’autres domaines qui ont finalement pris le relais et sont devenu une spécialisation régionale principale.

Ce chapitre tente d’analyser les deux cas à l’aide du cadre analytique des barrières socioéconomiques. Il esquisse la complexité de ces barrières car il sera démontré que les même types de barrières (selon la classification mentionnée plus haut) peuvent être dans diverses époques et sur les diverses localités de force différente et d’influence différente quant à la nouvelle spécialisation industrielle. Ces barrières forment un obstacle au futur développement dans certains endroits de manière décisive, de l’autre côté dans un autre endroit elles sont faciles à franchir. Tout d’abord l’évolution des deux régions est brièvement esquissée ce qui sera suivi par une analyse des barrières socioéconomiques principales dans le cadre de la classification mentionnée plus haut et leur comparaison du point de vue de l’Écosse et de celui de la région Rhône-Alpes.

L’Écosse et l’industrie navale

À la fin du 19e siècle et au tournant des 19e et 20e siècles l’Écosse était considérée comme un centre de l’industrie navale. Entre les années 1892 – 1899 la Grande Bretagne produisait 75 % de la production mondiale de l’industrie navale (Lorenz, 1991) et la production d’à peu près 40 entreprises avec le siège à Glasgow a dépassé la production de l’Allemagne (Checkland, 1976). C’était lié à la position avantageuse de la région près de la bouche du fleuve Clyde qui a assuré la relation nécessaire avec la mer pour l’industrie navale. C’est aussi la structure relativement favorable des autres domaines industriels qui s’est trouvée dans cette région. La production de fer et d’acier était y concentrée, même industries textile et chimique à Glasgow occupaient aussi une forte position. Un autre aspect positif était la main d’œuvre relativement bien formée et très loyale. Cette loyauté était basée sur un contrat non-écrit entre les employeurs et les employés et Checkland décrit même cette situation comme une harmonie industrielle. Le travail dans l’industrie navale était certain et stable car les entreprises n’ont pas licencié même pendant la période non-favorable. Le syndicat a eu ainsi une position relativement faible (Checkland, 1976).

Les problèmes ont commencé à apparaître avec le début de la Première guerre mondiale où la Grande Bretagne avait fermé l’accès au marché mondial. Par cela sa part du marché est progressivement descendue et elle ne fut plus jamais atteinte à nouveau. Si en 1900, la part de la Grande Bretagne sur la production mondiale a efore été 60 %, en revanche ensuite entre les années 1920-1929 elle est descendue à 30 %, dans les années 50 à 15 % et dans les années 60 même à 5 % (Lorenz, 1991).

Il est possible de voir les causes dans plusieurs sphères. Ce sont des problèmes globaux liés a la situation politique dans le monde, mais il s’agissait aussi de l’inflation, de l’attachement aux méthodes de management, de la compétition internationnale croissante, il est aussi impossible d’oublier la rationalisation de la production et la restructuralisation, la main d’œuvre radicalisante et les craintes des désordres sociaux. Un rôle assez important a été aussi joué par le progrès dans le transport, surtout dans le transport aérien ce qui a mené à un intérêt plus bas pour le transport naval (Checkland, 1976, Lorenz, 1991).

La représentation politique a tenté d’attirer des investissements comme l’industrie automobile ou sidérurgique. Malgré quelques actions à succès (comme la localisation de l’entreprise Chrysler), la croissance économique plus marquante n’a pas réussi à démarrer et la région a continué à combattre des problèmes structurels (Checkland, 1976).

Le Rhône-Alpes et la soie

La fabrication de la soie dans la région Rhône-Alpes commence à se développer dès le 16e siècle. L’objectif devoir principal au début était d’assurer sa propre production de cet article de luxe dont l’achat était très coûteux, et ainsi de faire concurrence à l’Italie. Peu à peu de la simple imitation de la marchandise italienne, une industrie dynamique et très innovante fut développée et Lyon devint la capitale de la fabrication de la soie. Justemenet à Lyon, les innovations avaient surgi – du côté artistique avec de nouveaux modèles, comme du côté technique avec de nouveaux types des métiers, des colorants et plus tard aussi des fibres synthétiques.

Le développement de l’industrie de fabrication de la soie a duré quelques siècles. A partir de son apparition au 16e siècle lorsqu’elle remplaça le marché en déclin, ce fut la spécialisation principale de Lyon, et dans la première moitié du 19e siècle elle représentait déjà l’orientation industrielle essentielle de toute la région. Dans les années 1840-1845, plus de 90 % des employés étaient occupés à la fabrication de la soie dans les diverses étapes (selon les calculs de l’auteur sur la base des données de l’INSEE-ISH).

Même si encore aujourd’hui, la tradition de fabrication de la soie est toujours vivante à Lyon, il ne s’agit plus que du reflet de la gloire d’antan. La production locale est orientée vers les articles de luxe et aussi vers la restauration des tissus pour les châteaux, ce qui était à l’époque un article important de Lyon. Le déclin de la production massive a pourtant commencé beaucoup plus tôt, surtout suite à l’évolution des tendances de la mode, à la découverte des fibres synthétiques et aussi à la croissance de la compétition mondiale. Pour comparaison avec les chiffres mentionnées plus haut, déjà en 1931 la part des employés fabriquant la soie par rapport au nombre total des employés du secteur secondaire est descendu à 4 %, même si 12 % de la population économiquement active de la région Rhône-Alpes51 étaient toujours employé dans l’industrie textile encore à l’époque (selon les calculs de l’auteur sur la base des données de l’INSEE-ISH).

Le rôle des barrières socioéconomiques

Le texte qui suit tente d’esquisser des types principaux des barrières qui étaient en général identifiés dans le chapitre précédent, à savoir quelles barrières et en quelle manière étaient activées dans le cas des régions Rhône-Alpes et Écosse. Toutes les barrières se sont développées comme une partie de la spécialisation de la région, c’est-à-dire comme un certain renforcement de l’impulsion d’origine, ou plutôt l’adaptation à cette impulsion. En l’Écosse, ces barrières ont néanmoins été un obstacle au développement suivant, dans le cas de la région Rhône-Alpes elles ont seulement légèrement retardé le développement dans une autre direction.

1. Les barrières spatiales et les conditions physico-géographiques

Ces barrières n’ont probablement pas eu dans le cas de Glasgow un rôle très important. Une importance relative peut être attribuée à la position géographiquement périphérique du point de vue européen, cependant d’autres facteurs compensaient cela.

2. Les barrières technico-mécaniques

Les barrières technico-mécaniques qui sont étroitement liées avec le caractère de l’industrie sont les conséquences naturelles du développement à long terme de l’industrie lourde. Il est clair que l’industrie lourde forme des barrières plus vastes. Les chantiers navals représentent des zones industrielles dont la superficie excède plusieurs hectares. Comme il a été mentionné plus haut, quelques 30 ou 40 entreprises ont existé dans la région dont la production a représenté un tiers du tonnage du produit britannique (Checkland, 1976). Ces anciennes usines colossales sont exploitables seulement avec difficultés pour une nouvelle industrie, elles exigent éventuellement des investissements importants et représent ainsi souvent une charge.

En revanche l’industrie de la fabrication de la soie était localisée dans beaucoup de petits ateliers où le métier représentait l’investissement en principe le plus important. Dans les années 1840-1845, la fabrication de la soie était fragmentée parmi presque 400 entreprises (selon les calculs de l’auteur sur la base des données de l’INSEE-ISH).

3. Les barrières institutionnelles et politiques

Dans les deux régions il a existé beaucoup d’institutions, formelles et informelles. Ave cle recul de temps, les institutions informelles sont plus faciles à satir. Ces barrières ont représenté un obstacle plus important à Glasgow.

La Corporation of Glasgow, l’autorité municipale a atteint une position relativement forte, elle était considérée pour comme l’autorité locale la plus forte de son genre dans toute la Grande Bretagne dans la période du tournant des 19e et 20e siècles. Elle a pratiqué des mesures même très restrictives ; comme la prohibition locale de l’alcool pendant presque 80 ans ou le droit pour la police d’arrêter quelqu’un comme un soi-disant « voleur connu » (Checkland, 1976). Tout cela néanmoins ne peut pas être perçu comme des barrières pour des investisseurs potentiels, par contre cela a plutôt contribué à la qualité de vie plus élevée des habitants. La crise structurelle profonde a pourtant mené à des problèmes avec les mœurs et la criminalité croissante (Checkland, 1976). La défaillance des institutions formelles et la mise en place des règles informelles a apparemment renforcé le stigmate de la région structurellement défavorisée.

Le syndicat déjà mentionné fut la barrière institutionnelle la plus résistante car il a contribué à la radicalisation de la main d’œuvre de la région. Les problèmes croissants ont progressivement renforcé leur position.

Dans la région Rhône-Alpes la structure institutionnelle était très ramifiée, dans le sens des diverses organisations. Il y avait beaucoup d’associations reliées à ce domaine industriel en rapport avec les diverses étapes de la fabrication de la soie. Leur rôle a été relativement fort, cependant un « bloc monolithique » ne s’est pas formé comme dans le cas du syndicat à Glasgow et elles n’ont pas fonctionné comme une barrière réelle à l’attraction un domaine neuf.

La représentation politique du niveau régional et national a tenté de résoudre la situation problématique de la région. Elle a cependant été au fait une barrière très importante notamment en Écosse. L’industrie lourde en déclin en Écosse fut en effet deux fois réanimée par des besoins de guerre. Cela signifie que l’orientation d’origine a été en principe toujours maintenue. Les barrières politiques cependant furent davantage renforcées aussi en période de paix. Les activités de la représentation politique, orientées presque purement vers le sauvetage de l’industrie navale étaient renforcées par l’effort à court terme d’éluder des désordres à Glasgow radicalisé et les investissements incessants qui avaient pour but de relever la région du déclin allongèrent son agonie. Le contexte fut aussi lié aux débuts de l’aménagement du territoire et du welfare state. Comme Checkland (1976) écrit, les moyens dépensés pour le sauvetage de l’industrie navale auraient été suffisants pour la construction d’un chantier naval tout neuf, équipé des technologies modernes.

L’industrie dans la région Rhône-Alpes a été aussi influencée par les guerres. Leur impact fut pourtant opposé car ce furent d’autres domaines que l’industrie textile qui furent stimulés. Il s’agissait par exemple de l’industrie d’armement notamment pour des raisons stratégiques, comme la situation géographique de la région. En outre, la période de la Seconde Guerre mondiale a été un choc fort pour l’industrie de fabrication de la soie car, au cours de cette guerre et après elle, la mode a radicalement changé et elle ne fut plus du tout favorable à la soie. Au contraire, les fibres synthétiques furent préférés et l’infrastructure propre à la soie n’a pas représenté aucun obstacle réel pour cette nouvelle technologie mais plutôt une préadaptation (voir au-dessus). Les investissements sont venus ainsi dans les industries chimique et mécanique car ces spécialisations ont été plus importantes pendant la guerre et la situation de la région était perçue comme relativement sûre. La situation exceptionnelle de guerre a ainsi mené au renforcement d’autres domaines et, de ce point de vue, il est possible de voir une différence assez importante par rapport à la situation en Écosse.

4. Les barrières sociales

De cette vaste catégorie, les barrières comportementales étaient très fortes notamment dans le cas de Glasgow. De ce point de vue, il faut voir une différence importante entre la situation en Écosse et celle dans la région Rhône-Alpes. Selon la monographie de Checkland (1976), apparaissent au moins deux facteurs qui ont pu produire un effet des barrières envers l’industrie nouvellement venue. Il s’agit au premier rang du caractère de la production des navires et des locomotives, à savoir une spécialisation de produits de dimensions gigantesques. Pour la population, le changement de production vers des produits de la consommation ordinaire était difficile à saisir, entre autres aussi parce que le « vraie » travail reposait pour les gens sur la force physique et non sur des opérations de la haute précision.

Un autre facteur qui a représenté un phénomène très favorable dans la période d’épanouissement de l’industrie lourde était l’appartenance des habitants de la région à l’industrie navale. C’était aussi l’une des raisons pour lesquelles ils n’ont pas voulu déménager en nombre plus significatif d’autres régions relativement proches dont les chantiers navals modernes avaient une production qui se portait un peu mieux. Pour la population fière de Clydeside, il était trop difficile d’admettre que leur région a échoué.

Ces barrières ont été renforcées par les périodes où la prospérité de la région s’est renouvelée au moins partiellement – au cours des deux guerres mondiales et puis encore dans les années 50. Cela a pu inspirer de faux espoirs ce n’était pas encore la fin et que la gloire de leur région reviendra peut-être encore. Les habitants n’étaient probablement pas conscients que la période de guerre est très spécifique ainsi que celle de la rénovation de l’après guerre et que la trajectoire évolutive déjà démarrée vers le déclin de l’industrie navale ne changerait probablement pas.

Du point de vue de la région Rhône–Alpes la situation à cet égard a été un peu différente. Le facteur relativement important consiste probablement dans le fait que malgré la diminution significative de la production, la région s’est maintenue sur la position frontale au moins d’une part de cette industrie – elle est devenue un producteur important des services liés à la soie. Ainsi, les habitants ne furent probablement pas autant contrariés d’être dépassés quelque part ailleurs, même si la compétition était forte. En plus, la population fière d’une manière semblable à celle de Clydeside n’eu la possibilité de travailler dans un même domaine dans une autre région relativement proche et plus prospère, enfin les guerres n’eurent aucun impact positif pour la production de la soie. Elles ont plutôt accéléré le passage vers des matières moins chères mais en même temps vers d’autres industries.

Il semble que la « rébellion sociale » a un rôle relativement important pour l’explication des raisons pour lesquelles Glasgow a été enfermé pour des nouveaux investissements tandis que la région Rhône–Alpes s’est développée sans problèmes plus grands dans les directions nouvelles. Comme il était déjà mentionné, avec les difficultés croissantes structurelles de l’Écosse, la main d’œuvre d’origine très loyale s’est radicalisée et l’Écosse a seulement maintenu sa très mauvaise réputation de la main d’œuvre militante parmi des investisseurs potentiels. Cela a encore diminué sa valeur dans la concurrence avec les régions moins rebelles de la Grande Bretagne. Cette barrière pourtant semble dans une certaine mesure franchissable car Checkland (1976) décrit que le militantisme de la main d’œuvre était au moins partiellement épointé dans des entreprises de propriétaires étrangers qui sont venues dans la région. Le syndicat avait un impact limité dans le rapport à une direction dont le siège était à l’étranger, ce qui est peut-être lié au fait que la gestion n’était pas soumise à la même ambiance régionale que dans le cas du management des entreprises locales.

Cependant, d’autres facteurs ont efore contribué aux barrières sociales, décrites plus haut, liées à la mauvaise réputation de l’Écosse. Selon Checkland (1976), de l’« harmonie industriel », une telle ambiance s’est développée que le fait de détester les gérants et l’entreprise était devenu un phénomène tout à fait ordinaire, les conflits étaient fréquents et la position du parti communiste en fut renforcée. Les nouveaux investissements étaient négativement influencés aussi par les hauts salaires auxquels la main d’œuvre était habituée et desquels elle n’a pas voulu se dessaisir pas même dans la période de la crise. En plus, elle n’était pas prête à déménager pour le travail.

La main d’œuvre dans la région Rhône-Alpes est quant à la « rébellion sociale » aussi relativement active et de ce point de vue elle n’est probablement pas trop différente de la région britannique étudiée. Cependant, il est possible de présumer que la comparaison avec les concurrents immédiats joue un rôle important dans ce cas. En France, la rébellion de la population dans toutes les régions est une tradition forte qui s’est toujours maintenue et la région Rhône-Alpes ne représente aucune exception. En plus cette situation ne change pas trop au cours du temps – sauf de rares événements comme par exemple des désordres dans les années 30 du 19e siècle (Laferrère, 1960).

Glasgow s’est distinguée par la main d’œuvre relativement bien formée, de manière semblable comme dans la région Rhône-Alpes. L’orientation de la formation n’est mentionnée ni dans un cas ni dans l’autre comme une barrière pour une industrie venue. Notamment vu la région Rhône-Alpes, ce facteur peut être perçu comme une préadaptation (pour l’explication voir plus haut) car l’industrie a continué avec les fibres synthétiques, s’alliant les connaissances sur la teinture de la soie, ce qui a stimulé le développement de l’industrie chimique.

A Glasgow, la spécialisation de la formation dans la production des navires et des locomotives n’a pas représenté non plus une vraie barrière car elle était au moins partiellement utilisable aussi dans d’autres industries, par exemple dans l’industrie automobile. Quelques entreprises de l’industrie automobile ont investi plus tard dans la région.

Le résumé

Le but de ce chapitre était la tentative d’illustrer par l’exemple de deux régions et deux industries complètement différentes comment il est possible de percevoir les conditions crées dans la région par une longue spécialisation. Dans tous les cas, il ne s’agit des caractéristiques qui supportent un certain domaine. Quelques unes d’entre elles ont pu se développer en barrières réelles d’une nouvelle industrie. La figure n. 7 tente d’esquisser ces barrières dans le cas de l’Écosse. Il s’est inspiré de la classification mentionnée plus haut sur la base de la « franchissabilité » des barrières, c’est-à-dire comment une telle barrière a fonctionné justement dans le cas d’un changement de la spécialisation de l’industrie navale à Glasgow, et du niveau d’interventions convenables, c’est-à-dire si les interventions seraient plus convenables au niveau national ou au niveau régional.

Figure 7 : Tableau à quatre cases des barrières de la trajectoire nouvelle de Glasgow
Figure 7 : Tableau à quatre cases des barrières de la trajectoire nouvelle de Glasgow

Il est possible de présumer que les barrières les plus fortes pour des industries potentielles nouvelles, formées par la spécialisation précédente du point de vue de Glasgow, consistaient en plusieurs facteurs qui se sont mutuellement renforcés. Les barrières sociales et comportementales sont liées à la rétissance de la population à quitter l’orientation de la région d’origine, jadis extraordinairement prospère et à chercher une spécialisation nouvelle. Les problèmes sociaux s’approfondissant ont mené à la radicalisation sociale ce qui a eu deux conséquences graves. L’une était la détérioration de l’image de la région à l’extérieur car la présentation de la région est aussi un des facteurs dont l’influence porte à relativement long terme.

La seconde conséquence de la radicalisation de la main d’œuvre était les craintes de désordres sociaux graves par les acteurs régionaux et nationaux. Les acteurs politiques du niveau régional et national ont ensuite artificiellement, par de hautes injections financières, renforcé des barrières formées par l’industrie navale. En plus de l’initiative politique qui peut être marquée comme une politique de maintien, la situation politique internationale avec les exigences d’exception des deux guerres mondiales a mené à l’allongement de l’agonie de l’industrie lourde à Glasgow. Justement les barrières politiques peuvent être considérées dans ce cas comme en principe l’aspect clé qui a fait l’obstacle à un autre développement de Glasgow. Elles ont été un obstacle à un changement et ont seulement prolongé l’état problématique.

De la figure n. 7 et de l’analyse esquissée plus haut, il découle que beaucoup de barrières pourraient être enlevées ou au moins diminuées au niveau régional. Cela signifie que les acteurs régionaux peuvent avoir un rôle très significatif au cours de la recherche des solutions des crises structurelles. Une autre constatation qui cependant correspond en principe à la conception d’origine concernant la difficulté de surmonter des barrières, est que les barrières qui sont plus difficiles à formaliser sont en même temps aussi plus difficiles à surmonter (voir notamment les barrières institutionnelles). C’est lié probablement aussi à la possibilité plus problématique de les saisir et de les définir.

Naturellement il est impossible de présumer que la spécialistion de la fabrication de la soie de quelques centaines d’années dans la région Rhône-Alpes n’a pas crée des conditions qui peuvent représenter à un certain égard aussi des barrières pour une autre industrie. Elles ne furent cependant pas fortes au point qu’elles puissent être considérées pour des vraies barrières du développement prochain au moment où le déclin de la production liée à la soie est venu. Il est possible de présumer que ces barrières furent diminuées par la diversité industrielle qui a été progressivement développé au cours du 19e siècle.

Tableau 2 : Résumé des applications des concepts de la biologie évolutionnaire en relation avec la spéciation des thèmes sélectionnés du développement régional
Le concept biologique L’intensité de l’utilisation précédente dans le développement régional Le mode de l’application et le niveau hiérarchique convenable Les caractères fondamentaux de l’application proposée Les implications pour la politique de l’aménagement du territoire
La spéciation et les mécanismes d’isolement reproductif ● jusqu’à présent non utilisé ● le niveau métaphorique
● probablement tous les niveaux, ici notamment le niveau régional
● la spécialisation forme et modifie des structures qui la renforcent, en même temps ces structures cependant représentent des barrières pour la nouvelle spécialisation éventuelle de la région ● la tentative d’un certain cadre analytique du processus lock-in, de l’identification et de la classification des barrières socioéconomiques sur la base de leur « lisibilité », de la possibilité de les franchir et du niveau d’intervention convenable
● les barrières plus difficiles à formaliser sont probablement aussi plus difficiles à franchir
Notes
51.

Dans les deux cas les informations statistiques se rapportant à la région Rhône-Alpes sont incomplètes du point de vue de l’étendue actuelle de la région. Les départements la Savoie et la Haute-Savoie ont été intégrés dans la seconde moitié du 19e siècle. Pour qu’il soit possible de comparer la situation des années 1840-1845, ces départements ne sont pas inclus dans les calculs des données de 1931.