1.3 Définition actuelle des TSL

La population d’enfants TSL attire l’attention des chercheurs et des cliniciens pour plusieurs raisons : l’importante hétérogénéité clinique qui la caractérise, la difficulté à définir de manière étroite ses causes ainsi que les multiples effets en aval et en amont de ce trouble précoce du langage oral (ex. apprentissage du langage écrit, troubles cognitifs associés etc.). La définition des TSL la plus consensuelle dans la littérature scientifique aujourd’hui est celle donnée par Laurence Leonard (2000), « le diagnostic des TSL repose sur un développement atypique du langage oral sans qu’aucune cause apparente ne puisse être mise en évidence » (p. 3). Un grand nombre de chercheurs emprunte cette définition (par exemple, Bishop, 2008 ; Catts, Fey, Tomblin & Zhang, 2002 ; Joanisse & Seidenberg, 1998 ; Parisse & Maillart, 2009 ; Plaza, 2002 ; Ziegler, Pech-Georgel, George, Alario & Lorenzi, 2005). Piérart (2004) décrit les TSL comme des « troubles graves et persistants du développement du langage chez l’enfant qui ne s’inscrivent dans aucun syndrome clairement identifié aujourd’hui (…) sans caractère lésionnel qui apparaissent et s’accentuent au cours du développement de l’enfant » (p. 6).

On parle des TSL pour les enfants présentant une atteinte sévère et durable du développement du langage oral, trouble ‘structurel’, se distinguant du retard simple du langage, trouble plutôt fonctionnel (Bishop, 2008 ; Gérard, 2003). Le ‘trouble structurel’ contrairement au ‘trouble fonctionnel’ peut entrainer une pathologie des apprentissages entravant gravement la vie scolaire et même l’insertion sociale et professionnelle de l’individu. Il constitue donc un véritable handicap pour la vie de l’enfant. D’après Gil (2006), « le retard de langage entraîne, en principe, une atteinte homogène des performances phonologiques, lexicales et syntaxiques, les tests de langage révélant un profil ‘harmonieux’ dont le caractère essentiel est le décalage par rapport aux groupes témoins du même âge » (p. 387). Le retard de langage est normalement résolu avant l’âge de 6 ans, limite d’âge classiquement retenue en neuropédiatrie en France pour poser le diagnostic des TSL (Gérard, 1993).