1.5.1 Les caractéristiques langagières

A ce jour, un nombre considérable de travaux ont étudié les capacités langagières des enfants TSL. Cependant, la plupart de ces travaux a été effectuée auprès d’enfants TSL anglo-saxons. Lors de la discussion des caractéristiques langagières des enfants TSL, nous présenterons principalement les données issues des études anglo-saxonnes, dans la mesure où ces données ne s’opposent pas à celles issues des études francophones. De manière globale, les symptômes langagiers des enfants TSL touchent le développement phonologique (Bortolini & Leonard, 2000 ; Leonard, 1982), lexical (Clarke & Leonard, 1996 ; van der Lely & Christian, 2000), morphosyntaxique (Audollent & Tuller, 2003 ; van der Lely, Rosen & Adlard, 2004) et pragmatique, et ceci sur les deux versants, perception et expression (Bishop & Snowling, 2004). Globalement sur le plan expressif, les productions des enfants TSL sont plus immatures et moins longues (Bortolini & Leonard, ib.). Sur le plan réceptif, les enfants TSL semblent moins touchés, et les syndromes purement réceptifs des TSL sont beaucoup moins fréquents. Dans sa revue de littérature, Leonard (1991) conclut en disant que les capacités phonologiques, syntaxiques et sémantiques de l’enfant TSL sont comparables à celles d’un enfant plus jeune, fonctionnant à un niveau de développement plus précoce.

La plupart des travaux que nous allons cité ci-dessous concernent les capacités langagières des enfants TSL d’âge préscolaire et scolaire. Un certain nombre d’études, effectuées chez des adolescents affirment la persistance du déficit langagier avec l’âge (Miller et al. 2008). Par exemple, Aram, Ekelman & Nation (1984) ont étudié 20 enfants âgés de 13 à 16 ans diagnostiqués 10 ans plus tôt. Selon leurs résultats, la majorité a continué à présenter des déficits en langage oral et écrit, avec de performances inférieures à au moins 1 DS de la moyenne en vocabulaire réceptif, compréhension orale, langage écrit, et phonologie.