La mémoire à long terme des enfants TSL

A ce jour, les études sur la MLT des enfants TSL restent rares et contradictoires. Dans une étude récente, Gathercole, Briscoe, Thorn & Tiffany (2008), ont utilisé de soustests de la batterie ‘Riversmead Behavaioral Memory Test for Children’ (Wilson, Ivani-Chalian & Aldrich, 1991) leur permettant d’étudier la MLT auprès d’une grande cohorte d’enfants TSL atteints au niveau de la MdT phonologique. La batterie comporte des soustests évaluant entre autres le rappel différé d’images, du texte, de visages et de noms associés à des photos. Selon leurs résultats, les enfants qui présentaient le plus grandes difficultés dans la MdT phonologique présentaient également les déficits les plus importants dans la MLT, notamment dans des tests nécessitant le stockage de nouveau matériel verbal comme les noms des personnages inconnus ou des associations mots-pseudomots. Par ailleurs, Casalini et al. (2007), suggèrent que la répétition de pseudomots dépend en partie des connaissances stockées dans la MLT. En effet, grand nombre d’études défendent l’idée que les connaissances phonologiques, sémantiques et lexicales stockées dans la MLT soutiennent et renforcent la MdT lors de la rétention temporaire de matériel nouveau, non fréquent ou comportant des formes phonologiques inhabituelles (Majerus & Van der Linden, 2003). Dans leur étude, Casalini et al. ont essayé de répondre à la question suivante: est-ce que les performances des enfants TSL lors de la répétition de pseudomots sont le dérivé d’un déficit sur la MdT ou des connaissances lexicales de la MLT limitées ? Pour cela ils ont utilisé différents types de mots, de pseudomots et des pseudomots morphologiques. Globalement, les enfants TSL obtiennent des scores inférieurs en répétition de pseudomots comparés à des enfants DNL, et ceci pour tous les types de pseudomots utilisés. En revanche, le pattern de performances des enfants TSL est similaire à celui des enfants DNL, en d’autres termes ils obtiennent de meilleurs scores dans la répétition de mots que de pseudomots (effet lexical), ainsi que dans la répétition de pseudomots morphologiques par rapport aux pseudomots (effet morpholexical). La présence de ces deux effets tend à montrer que la MLT des enfants TSL est tout à fait opérationnelle.