Etude 4

Notre dernière étude (chapitre 6) porte sur l’effet du déficit précoce en langage oral sur l’apprentissage de la langue écrite (lecture - écriture) chez des enfants porteurs d’un trouble spécifique du langage (TSL). On s’interroge sur la nature des difficultés que ces enfants vont présenter face à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ainsi que sur l’amélioration potentielle de certains aspects langagiers due à l’apprentissage explicite du code alphabétique. Ceci nous amène aux questions suivantes : 1/ Quel est la nature du trouble langagier des enfants porteurs du diagnostic TSL. Quels aspects langagiers (phonologie, lexique, morphosyntaxe) sont principalement déficitaires ? 2/ Est-ce que les déficits langagiers des enfants TSL tiennent un rôle important durant l’apprentissage de la langue écrite et dans quelle mesure l’apprentissage de la langue écrite est influencé par les déficits langagiers ? 3/ Est-ce que l’apprentissage explicite du code alphabétique contribue à l’amélioration ou la résolution des aspects langagiers déficitaires? 4/ Quel est le rôle des capacités mnésiques et du quotient intellectuel sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ?

L’hypothèse générale guidant cette étude est celle d’un effet de l’apprentissage explicite du principe alphabétique sur le trouble du langage oral (Bishop & Clarkson, 2003). On s’attend à ce que, sous l’effet de l’apprentissage formel du principe alphabétique, les difficultés langagières et phonologiques des enfants TSL diminuent. La position qui est défendue est que les enfants TSL ne développent pas systématiquement un trouble du langage écrit. En effet, nous supposons que l’apprentissage explicite du principe alphabétique permettant aux enfants TSL apprentis lecteurs d’apprendre les CGP, les aide à prendre conscience des sons de la parole, ce qui par la suite, leur permet de développer des représentations phonologiques plus précises. Or, l’apprentissage de la langue écrite dépend aussi d’autres facteurs, comme les capacités de la mémoire de travail et de l’intelligence. On suppose que ces facteurs joueront un rôle supplémentaire sur l’apparition, ou non, de déficits ultérieurs dans l’apprentissage du langage écrit.

Figure 1 : Le plan expérimental de notre travail.
Figure 1 : Le plan expérimental de notre travail.