Discussion générale

Durant les 25 dernières années nous avons acquis un nombre important de connaissances autour de la pathologie complexe des Troubles Spécifiques du Langage (TSL). Les TSL sont une pathologie qui perdure dans le temps, se caractérise par un tableau sémiologique complexe et s’accompagne de multiples effets en amont et en aval jouant un rôle dans le pronostic et dans les séquelles de la pathologie. Le diagnostic sur lequel nous nous basons actuellement est un diagnostic plutôt statique, incluant des enfants qui manifestent d’une grande hétérogénéité mais dont la caractéristique commune sont les difficultés marquées en langage oral dans le contexte des compétences non verbales normales ou quasi normales. Au niveau théorique, l’ensemble des études réalisées tout au long de ce travail de thèse s’inscrit dans le cadre théorique de l’hypothèse phonologique et de l’approche psycholinguistique que nous avons détaillées lors de la revue de la littérature. Les points les plus importants à rappeler concernant ce double cadre théorique sont, d’une part le caractère plus pertinent de la théorie phonologique dans l’étiologie des TSL et dans la compréhension des liens complexes entre les différents aspects cognitifs touchés chez les enfants TSL et de l’autre part, la compréhension de la causalité réciproque entre les troubles phonologiques et l’apprentissage de la langue écrite mise en évidence dans le modèle psycholinguistique.

C’est à partir de ces considérations théoriques que nous avons proposé une problématique essayant de rendre compte de l’hétérogénéité de cette population. Plusieurs questions animent notre démarche. Nous avons réalisé quatre études utilisant des méthodologies différentes, ayant comme objectif une meilleure appréhension des enfants avec TSL et notamment de leurs profils développementaux et comportementaux dans différents domaines comme la mémoire de travail (verbale et visuospatiale), l’apprentissage de la langue écrite et leurs capacités à apprendre lors d’une tâche implicite.