Görres

Le renouvellement de l'image de Jeanne au XIXe siècle chez les catholiques est dû, en grande partie, aux travaux de l'Allemand Guido Görres. Passionné par l'histoire de Jeanne d'Arc, il a publié en 1834 une œuvre intitulée ‘ La Pucelle d''Orléans. D'après les actes du procès et les chroniques contemporaines ’. L'image qu'il a donnée de Jeanne est une sorte de conciliation entre la tradition catholique et les nouvelles recherches libérales républicaines.

En ce qui concerne la vie de Jeanne, la tradition catholique accordait une plus grande importance au procès de réhabilitation au profit du procès de condamnation, puisqu'il était une restitution de l'image du roi Charles VII, accusé d'avoir trahi Jeanne et de l'avoir laissée périr sans rien faire pour la sauver. De même, le procès de 1456 est un acte d'innocenter l'Église et de condamner l'évêque Pierre Cauchon, vendu aux Anglais et seul responsable de la mort de Jeanne. Sur ce point Görres a respecté la tradition catholique. Toutefois, l'importance qu'il a accordée au procès en question ne l'a pas amené à négliger la valeur du procès de 1431, qui constituait une référence importante dans la connaissance des événements relatifs à la vie de Jeanne. Quelques années plus tard, pour les mêmes motifs, Quicherat allait accorder la primauté au procès de 1431.

L'Allemand Görres avait entrepris des recherches sur Jeanne d'Arc qui visaient la publication des actes des procès. En France, cette tâche a été confiée à Jules Quicherat par la Société de l'histoire de France. L'œuvre de Görres a bénéficié d'une grande renommée en France au point que Mgr. Dupanloup, pour introduire la cause de Jeanne en procès de canonisation auprès du pape, s'est appuyé sur sa présentation de la Pucelle – en effet, pour la première fois, dans l'œuvre de Görres, Jeanne est traitée comme une sainte30.

Notes
30.

Ibid ’., p. 148.