Conclusion.

L’exposé de la théorie du dutch disease se justifie par le fait qu’elle sert de nos jours de grille de lecture à de nombreux économistes, ainsi qu’à la Banque mondiale et au FMI, pour expliquer « la désindustrialisation » des pays développés ou en développement, ayant connu des chocs externes positifs.

La théorie du dutch disease démontre qu’un choc externe positif, anticipé comme permanent ou temporaire, aura, dans une économie non contrôlée, où les marchés sont efficients, deux effets réels principaux : « l’effet dépense » et « l’effet déplacement de ressources ». Ces effets se manifestent par l’appréciation du taux de change réel et impliquent le recul dans l’économie du secteur des biens échangeables, assimilé au secteur manufacturier.

La principale critique que l’on peut adresser à cette théorie se rapporte essentiellement à ses hypothèses puisqu’elle ne tient pas compte du rôle des institutions, et notamment de l’Etat.

La théorie de la régulation porte un regard différent sur la problématique de l’accumulation par l’échange international.

Même si à l’origine, cette théorie est née de l’étude des régimes d’accumulation dits « fordistes », dans le prolongement des approches institutionnalistes, sa transposition aux économies en voie de développement a néanmoins permis de reformuler la problématique de l’accumulation dans ces économies en mettant en avant le rôle prépondérant du facteur institutionnel. Cette transposition n’est pas, cela va sans dire, sans poser de problèmes. Outre les aspects liés à la méthode, la question de la hiérarchie institutionnelle est souvent soulevée.

Nous avons, à cet égard, montré que le régime rentier d’accumulation présente de nombreuses spécificités qui justifient que l’on y consacre un traitement particulier.

Enfin, l’analyse empirique de certaines trajectoires nationales permet de montrer la diversité des arrangements institutionnels en matière de mobilisation de la rente à des fins productives.