En Algérie, le budget de l’Etat constitue l’instrument privilégié de la politique économique en général et celle des prix en particulier. Ce budget est alimenté principalement par la fiscalité pétrolière ainsi que les autres revenus courants.
C’est donc grâce à la disponibilité d’un surplus pétrolier interne que l’Etat, à travers le budget, a pu assurer une stabilité relative du système des prix.
En effet, l’analyse, dans une optique dépense, de l’utilisation de l’épargne budgétaire durant la période 1974-1982 permet de montrer comment le surplus pétrolier interne a financé, par le biais du budget de l’Etat, les subventions des prix à la consommation et les transferts aux entreprises publiques.
Cette épargne budgétaire est scindée en deux composantes :
De l’analyse des dépenses courantes il ressort le poids prépondérant des postes tels « les traitements et salaires » et les « transferts ». Ces deux postes représentent ensemble un taux moyen de 75% entre 1974 et 1982.
Sur la période 1975-1982, les transferts (y compris les subventions des prix à la consommation) se sont élevés en moyenne à 36% des dépenses courantes.
Au total, les subventions des prix à la consommation ont représenté en moyenne 86% des transferts courants de l’Etat aux entreprises publiques sur la période 1974-1982 (voir tableaux n° 2.2 et 2.3)71.
Années | Crédits prévus | Crédits alloués |
1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 |
2301 2223 2188 1311 900 900 1970 2325 3850 3850 2000 2000 2000 |
2202 2888 1274 2603 1002 819 1830 2294 1978 1890 2000 1759 - |
Source : Ministère du Commerce, août 1986.
Années | 1974 | 1975 | 1976 | 1977 | 1978 | 1979 | 1980 | 1981 |
1.Croiss des SPC (1) 2. SPC/PNB 3.SPC/DCB(2) 4.SPC/TCE(3) 5.Croiss TCE |
- 0.52 3.4 80.7 -5.2 |
1.12 5.9 26.7 79.9 1.13 |
-31.7 3.4 16.4 91.4 -40.2 |
-43.9 1.6 8.6 84.4 -39.2 |
-21.5 1.0 5.9 82.8 -20.0 |
-12.6 0.8 4.3 80.5 -10.1 |
116 1.3 7.0 92.3 88.6 |
19.3 1.3 6.4 92.2 19.1 |
(1) Subv. des prix à la consommation ; (2) : Dépenses courantes budgétaires ;
(3) : Transferts courants de l’Etat.
Source : M. Laksaci (1985).
Il en découle que, sans la fiscalité pétrolière, aucune politique de subvention n’aurait été possible et partant l’existence d’un système administré de prix.
En fait, le système de prix en question a fonctionné en étroite relation avec le système de prix international des hydrocarbures, en ce sens que plus le surplus pétrolier était important, plus on pouvait soutenir le maximum de produits nécessaires ou secondaires puisqu’une hausse du prix du pétrole sur le marché international pouvait garantir, à elle seule, un surplus économique qui rend, dès lors, possible la politique de soutien des prix, et partant, la conception d’un système administré.
De tout cela, il ressort que le prix international des hydrocarbures jouait, dans les faits, le rôle de variable d’équilibre entre le maintien d’un système administré de prix et la présence de lourds déficits financiers des opérateurs économique publics, d’où l’articulation étroite entre le système de prix international des hydrocarbures et le système administré de prix.
Remarquons qu’entre 1976 et 1979, les subventions des prix à la consommation ont connu une baisse régulière. Cette baisse s’explique par le changement opéré dans la politique de subvention des prix à la consommation. Ces subventions ont atteint 26% des dépenses courantes en 1975, pour descendre à 9.1% en 1982, en raison de la politique d’ajustement décidée par l’Etat en faveur du relèvement des prix.