La configuration institutionnelle qui s’est progressivement mise en place à la faveur de la mise en œuvre de la « SAD » se caractérise par l’omniprésence de l’Etat et un volontarisme qui s’apparente davantage à un refus politique de la régulation par l’économique. Nous avons essayé de montrer combien cette configuration d’ensemble obéissait peu aux impératifs économiques. En fait, elle était plutôt articulée autour d’objectifs politiques : renforcement de la cohésion et l’indépendance nationales. On ne comprendrait pas la rationalité qui a guidé la pratique volontariste-étatiste si l’on omet de la situer dans cette perspective.
L’architecture institutionnelle qui a constitué l’ossature du modèle volontariste de développement a pu se maintenir tant que la rente énergétique permettait d’en assurer le coût économique.
Ce dernier fut énorme.
Par-delà les aspects quantitatifs, la configuration institutionnelle d’ensemble, décrite dans ce chapitre, semble être à l’origine d’innombrables effets pervers sur la dynamique interne du régime d’accumulation à l’œuvre durant toute cette période. Nous avons essayé, autant que faire se peut, de mettre en relief quelques uns de ces effets, notamment ceux liés aux déficits chroniques du secteur public industriel, le développement des activités spéculatives et l’extension du marché parallèle au détriment des activités productives. En conclusion, nous pouvons affirmer que les facteurs de blocage de l’accumulation semblent davantage liés aux difficultés de valorisation du capital98 qu’à une crise de débouchés. En d’autres termes, les raisons de l’échec sont donc à rechercher d’abord dans la structure sociale interne, consolidée par le maintien d’une logique redistributive des revenus (Lipietz, 1985).
Si tant est qu’on puisse, en l’occurrence, parler de capital.