Conclusion de la première partie.

Le débat sur la question du développement économique à partir de l’exportation d’une ressource minière est marqué par la prédominance de la théorie dite du syndrome hollandais. Cette théorie, qui est aux économies rentières ce que la théorie de l’équilibre général est aux économies de marché constituées, présente cependant l’inconvénient de ne pas tenir compte du rôle des institutions. La théorie de la régulation se présente comme une grille de lecture qui permet d’appréhender de façon féconde la problématique de l’accumulation dans les PVD en général et les pays exportateurs de pétrole en particulier. En mettant en avant le rôle premier que jouent les institutions, « codification des rapports sociaux fondamentaux », la TR fournit des éléments d’explication à la diversité des régimes d’accumulation.

L’héritage volontariste-étatiste est le résultat d’une expérience de développement économique dont la principale caractéristique est la volonté de l’Etat de s’émanciper de la régulation par l’économique. Cet héritage, dont le fondement est la rente pétrolière, prend la forme d’une configuration institutionnelle d’ensemble qui laisse peu de marge de manœuvre aux acteurs sociaux. Le résultat en est que la dynamique interne du régime d’accumulation s’est pervertie, rendant les activités spéculatives plus rentables et profitables que les activités productives.