Conclusion

La théorie du dutch disease n’est manifestement pas à même d’expliquer les blocages auxquels l’accumulation est confrontée en Algérie. Si l’on excepte les modifications intervenues dans le schéma de circulation de la rente (renforcement de la place du capital privé, retrait de l’Etat en tant qu’agent direct de l’accumulation) et qui affectent les modalités pratiques de mobilisation de la rente à des fins productives, le régime rentier d’accumulation à l’œuvre en Algérie ne semble pas avoir connu un changement fondamental. Le caractère rentier du régime semble s’être davantage renforcé, notamment du fait des nouveaux arrangements institutionnels que véhicule le nouveau mode de régulation. Ce dernier se caractérise essentiellement par des incompatibilités manifestes entre les régulations partielles qui le composent ainsi que par une inaptitude avérée à piloter une dynamique d’accumulation qui soit autonome du secteur des hydrocarbures. La crise du régime rentier d’accumulation se manifeste davantage par des blocages internes qu’externes, d’où la persistance, au niveau macroéconomique, de la difficulté à transformer l’épargne en investissement.