Conclusion.

La question du changement institutionnel fait appel à des approches pluridisciplinaires et mobilise, de ce fait, des concepts qui, souvent, dépassent le cadre stricte de l’analyse économique.

Les approches utilitaristes-fonctionnalistes insistent sur l’idée de règles de comportements. Les institutions y sont considérées comme des biens publics permettant de collecter la connaissance et l’information afin de rendre compatibles les actions et les anticipations individuelles. Le modèle utilitariste-fonctionnaliste trouve son expression la plus connue dans les travaux de D. North, bien que celui-ci s’inscrive en faux contre l’hypothèse de la sélection des institutions par le principe de l’efficacité. L’approche de la Régulation, quant à elle, se présente comme un ensemble d’énoncés qui décrivent les principes de base du changement institutionnel. La TR insiste notamment sur la dimension conflictuelle et collective de la dynamique institutionnelle, rejette le déterminisme technologique et met en avant l’importance de la délibération politique.

Ces considérations générales nous ont permis de formuler une problématique du changement institutionnel en Algérie en des termes appropriés, mettant l’accent sur la nécessité de dépasser le caractère rentier du régime d’accumulation à l’œuvre dans le pays. Elles nous ont permis également de dégager quelques unes des caractéristiques de ce changement tel qu’il se manifeste dans les faits.

Enfin, l’importance de la dimension politique du changement institutionnel nous a amené à envisager la question de l’obstacle politique au changement, obstacle qui se décline comme la conséquence de l’indétermination économique de la rente. Dans ces conditions, l’examen du préalable politique à une transition institutionnelle réussie se justifie dès lors que l’on reconnaît au politique une certaine autonomie, d’où l’idée défendue que l’Etat est en mesure de jouer le rôle de promoteur d’une modalité nationale spécifique d’intégration dans l’économie mondiale.