A – La littératie : un accent mis sur les compétences en matière d’information écrite.

En 1995, l’OCDE définit la littératie comme « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités »24. Ce terme est issu du mot anglais « literacy » (qu’on peut traduire par « alphabétisme », à l’instar des québécois) qui s’oppose à « illiteracy » (ou « analphabétisme »). Nous pouvons souligner que le terme « littératie » se base davantage sur un existant, des compétences présentes en matière d’information écrite alors que le terme « illettrisme » insiste davantage, avec son « il- » privatif, sur les manques, les failles. On peut noter toutefois des passerelles entre ces deux termes – tous deux construits sur le mot-clé « lettre ». Cinq niveaux de littératie, inscrits dans un continuum, ont été déclinés. « Les situations d’illettrisme et d’analphabétisme fonctionnel correspondent au premier niveau, voire au deuxième niveau selon le seuil retenu »25.

Le terme « littératie » - qui aborde les compétences en matière de communication écrite – permet de mettre en avant les nouvelles exigences de la société de l’information : savoir trouver, critiquer et utiliser l’information écrite devient important. Cette dimension individuelle est également à mettre en lien avec les enjeux économiques de la société de l’information dans laquelle est inséré le citoyen.

Nous avons vu dans le point précédent que le phénomène de l’illettrisme amenait les divers protagonistes à conduire des actions sur le terrain, actions de lutte contre l’illettrisme qui s’affichaient dans les années 80 jusque vers les années 2000 sous l’appellation « savoirs de base » ou « formation de base ». Cette terminologie a progressivement été remplacée par celles de « compétences de base » puis « compétences clés ».

Notes
24.

CAVET, C. Y a-t-il aujourd’hui une définition de l’illettrisme qui s’impose à tous ?. Economie & Humanisme, 2002, n° 363, p. 13.

25.

p. 15-16.