Annexe 8 : Entretien narratif n°2 – Jean-Charles

Dispositif : pré-enquête / 2ème dispositif

Date de l’entretien : 10/06/03

Durée : environ 20 minutes

Notes :

Transcription :

Conventions :

M : moi, l’interviewer

JC : Jean-Charles, l’interviewé

  1. M : voilà, donc, vous prenez votre temps hein JC
  2. JC : parler de quoi, parler de quoi ?
  3. M : de quoi vous pourriez me parler, hein, quelque chose que vous faites ou que vous aimez bien faire [silence – JC réfléchit]
  4. JC : des vacances
  5. M : des vacances, ouais
  6. JC : pis quoi autrement, je sais pas [long silence] des vacances
  7. M : par exemple, moi je pensais, est-ce que vous regardez la télévision ?
  8. JC : bah un petit peu
  9. M : un petit peu, ouais
  10. JC : les informations, les informations
  11. M : vous regardez les informations
  12. JC : oui
  13. M : ouais. Est-ce que vous pourriez me raconter, par exemple, quelque chose que vous avez vu à la télévision ?
  14. JC : euh [silence] des grèves, des grèves, euh, des accidents de [silence] car, des voitures ? ouais ? voitures, motos, qu’est-ce qu’y a encore ?
  15. [long silence]
  16. M : ouais. Vous avez entendu parler qu’y avait des grèves, hein en ce moment et qu’y avait des accidents vous avez dit de, de voitures et de, de car, c’est ça, je me souviens plus ?
  17. JC : c’est pas un car ou un train qui s’est ?
  18. M : qu’a déraillé, je me souviens plus. Il me semble que c’était un car avec des allemands
  19. JC : ah oui, oui c’est ça [voix forte]
  20. M : mais je sais pas, peut-être que récemment y’a eu un accident euh
  21. JC : oui beaucoup de morts
  22. M : ouais, y’a eu beaucoup de morts
  23. JC : à étage, à étage ?
  24. M : voilà le car il était à étage
  25. JC : il s’est renversé ?
  26. M : ouais
  27. JC : et pis y’a une grève à Paris pour les éboueurs, les éboueurs, les éboueurs
  28. M : oui, j’ai vu ça hier
  29. JC : ouais hier ouais
  30. M : ouais, une grève à Paris pour les éboueurs ouais
  31. JC : des grands tas
  32. M : ouais. Et qu’est-ce que ça vous fait de vous dire que les éboueurs de Paris y sont en grève ?
  33. JC : je sais pas, je sais pas pourquoi [JC n’a pas compris la question, son début est trop complexe : qu’est-ce que ça vous fait de vous dire que… / imbrication de propositions]
  34. M : vous savez pas pourquoi
  35. JC : non
  36. M : non [Dans cette séquence concernant les informations télé, je réponds à la demande implicite de JC : « est-ce que ce que je dis est vrai ? Moi, je ne sais pas, c’est l’autre qui va confirmer ou infirmer mes dires » (Cf. l’intonation interrogative en fin de phrase) Je lui dis si ce qu’il dit est vrai ou non : « oui, je l’ai vu aux infos, effectivement ». Renforcement de la dépendance.] [long silence]
  37. JC : autrement, bah euh [silence]
  38. M : et autrement est-ce que y’a un film ou une émission que vous aimez bien regarder ?
  39. JC : feuilleton, y’en a, y’en a l’après-midi ?
  40. M : vous regardez un feuilleton l’après-midi ?
  41. JC : oui
  42. M : alors, ça parle de quoi ce feuilleton ?
  43. JC : feuilleton de, comment ça s’appelle, Starky et Hutch là, c’est pas ça ?
  44. M : ah oui Starky et Hutch, ah ouais, j’ai jamais vu ça Starky et Hutch, fin j’ai entendu parler mais
  45. JC : et pis autrement qu’est-ce qu’y a ?
  46. M : qu’est-ce que ça raconte Starky et Hutch ? [silence]
  47. JC : c’est une bagnole qui fonce dans une autre personne ; film policier, film policier?
  48. M : c’est une bagnole qui fonce ouais, et c’est un film policier ?
  49. JC : oui
  50. M : ah oui
  51. JC : pis autrement, qu’est-ce qu’y a autrement, l’après-midi, vers une heure ?
  52. M : vers une heure, aussi, vous regardez quelque chose
  53. JC : y’a un feuilleton, y’a un feuilleton ?
  54. M : je regarde pas la télé vers une heure, je sais pas ce qu’y a [JC pense que je détiens tous les savoirs, concernant, dans ce cas précis, les feuilletons télé. Cela est renforcé par l’épisode précédent, relatif aux informations où je savais et le lui faisais savoir. Ici, je ne sais pas ce qu’il en est des feuilletons télé à 1h de l’après-midi, et je le lui fais savoir]
  55. JC : c’est un western, c’est un western ?
  56. M : ah oui, d’accord
  57. JC : y’a des filles, y’a des filles ?
  58. M : c’est un western, y’a des filles, ouais
  59. [silence]
  60. JC : autrement, qu’est-ce qu’y a autrement ? [silence]
  61. M : et c’est quand la dernière fois que vous avez regardé Starky et Hutch ?
  62. JC : [marmonne, incompréhensible] Je branche la télé, pis je l’éteins, pis pff
  63. M : vous l’éteignez, la télé ? ouais [silence] Et par exemple, là, cet après-midi, est-ce que vous avez eu le temps de regarder un peu la télé
  64. JC : non, un petit peu, comme ça
  65. M : vous l’avez regardé un petit peu, comme ça
  66. JC : en mangeant, en mangeant
  67. M : en mangeant. Et alors, qu’est-ce que vous avez retenu ? [silence] Qu’est-ce que ça disait ? [silence]
  68. JC : je sais pas, je sais pas ce qu’y avait moi, les informations, les informations
  69. M : y’avait les informations
  70. JC : ouais, pis autrement euh, pff [silence]
  71. M : vous vous souvenez plus trop de euh
  72. JC : non
  73. M : de ce qu’y avait, ouais [silence] Et alors euh, cet après-midi, sinon est-ce que y’a autre chose que vous avez fait ?
  74. JC : [mot incompréhensible] ? [Je pense que JC ne donne pas sens à la situation : « pourquoi me pose-t-elle toutes ces questions ? »]
  75. M : ouais [j’ai dû comprendre, en situation]
  76. JC : non, n’a rien fait, acheté bah des courses, des courses
  77. M : ah, vous êtes allé faire vos courses ?
  78. JC : oui
  79. M : d’accord
  80. JC : j’ai été voir à la Poste pour retirer des sous, après j’ai été acheté des cigarettes, j’ai acheté à manger
  81. M : d’accord
  82. JC : pis après je suis revenu là, pis après [ ? ]
  83. M : c’est ça, donc vous avez fait plein de choses. Vous disiez que vous aviez rien fait, mais vous avez fait plein de choses
  84. JC : le boulot d’abord (rires)
  85. M : le boulot, ouais, et comment ça s’est passé JC, le travail ? [silence]
  86. JC : le boulot ? [ne donne pas sens à la situation]
  87. M : ouais
  88. JC : bah j’ai travaillé, pis après mon travail, j’ai été à la Poste, pis après j’ai été manger, pis après j’ai été à E
  89. M : donc le boulot, la Poste, manger, avec la télé allumée, ouais c’est ça
  90. JC : pis après quatre
  91. M : et pis après, E, bah oui, quatre, un, deux, trois, quatre
  92. JC : ça en fait des choses, pff [siffle], ça en fait des choses
  93. M : bah oui, vous en avez fait des choses hein, dans euh, parce que vous disiez tout à l’heure que vous êtes réveillé depuis 4 heures
  94. JC : oui, avant, avant 4 heures
  95. M : avant 4 heures, hum
  96. JC : temps de manger tout ça, faire la toilette
  97. M : faire la toilette, c’est ça
  98. JC : changer pis repartir, pis repartir
  99. M : pis repartir après
  100. JC : collecter après, collecter les ordures
  101. M : après ? [je n’ai pas compris]
  102. JC : collecter, collecter les ordures
  103. M : vous avez collecté les ordures
  104. JC : oui
  105. M : c’est-à-dire ?
  106. JC : bah ramasser des poubelles, des trucs, tous les déchets quoi
  107. M : ah oui, d’accord, ça c’est votre travail que vous décrivez c’est ça ?
  108. JC : oui, collecter, oui, collecter des ordures ménagères
  109. M : collecter les ordures ménagères, c’est ça ouais. Donc vous avez fait ça aujourd’hui ? [ici, je ne comprends plus trop : la fois dernière, JC avait décrit son travail, en disant qu’il ne faisait que du tri ; quand il était plus jeune, il était derrière les camions comme éboueur]
  110. JC : ouais aujourd’hui, demain c’est pareil
  111. M : demain, ah oui d’accord
  112. JC : demain c’est sur S, sur S
  113. M : alors demain, c’est sur S. Et alors aujourd’hui, c’était où ?
  114. JC : L, A, SM, M [ ? ] pis c’est, pis euh A, SM [je ne suis pas sûre, j’ai reconstitué le nom des villes grâce à une carte du département, ainsi que grâce aux indices sonores] [silence – ne se souvient peut-être plus de tous les lieux]
  115. M : et alors, pour collecter les ordures, vous êtes dans un camion, comment ça se passe ?
  116. JC : derrière, derrière
  117. M : ah d’accord, c’est ça
  118. JC : le chauffeur il vide la cagette [ ? ]
  119. M : le chauffeur, il, il fait quoi ? [je n’ai pas compris]
  120. JC : il appuie, il appuie sur le bouton [prononce : il pi sul bouton], pis nous on vide en même temps
  121. M : ah oui d’accord, y’a le chauffeur qui est devant qui appuie sur un bouton et pis vous vous videz la poubelle dans la benne quoi en fait [à partir de quelques bribes perçues, j’essaie de reconstituer l’ensemble du propos]
  122. JC : ouais [gratte la table]
  123. M : ouais c’est ça, parce que la dernière fois, je me souviens, vous aviez dit que vous faisiez plus ça d’être derrière les camions, ou j’ai mal
  124. JC : de temps en temps, de temps en temps, de temps en temps, parce que il manque des gars
  125. M : ah oui d’accord, il manque des gars, donc euh
  126. JC : les autres ils sont partis en vacances, pis il remplace [ ? ]
  127. M : d’accord, voilà, hein y’a des gens qui partent en vacances, donc euh
  128. JC : faut les remplacer [ ? ]
  129. M : vous les remplacez, ouais, ouais
  130. JC : c’est un mi-temps dans ces cas-là, c’est pas un mi-temps, c’est un, euh, type euh, fin les gars comme ça pour euh [ ? ] [est-ce que JC veut dire « intérimaire » ?]
  131. M : d’accord, ouais, pour remplacer les gens qui sont partis en vacances quoi
  132. JC : ouais
  133. M : donc en fait, ce que vous avez fait ce matin, vous avez collecté les ordures ménagères, et après, une fois que ça a été fait, vous avez trié
  134. JC : voilà
  135. M : vous êtes revenu sur S alors euh ?
  136. JC : non on trie pas, c’est les autres qui trient après
  137. M : c’est les autres qui trient ?
  138. JC : oui, on trie pas, on ramasse, pis après [ ? ] boulot [ ? ]
  139. M : quand vous êtes sur votre camion, vous pouvez pas bah
  140. JC : trier
  141. M : ramasser et pis trier ouais
  142. JC : c’est les autres qui trient après
  143. M : c’est les autres ouais, ouais
  144. JC : c’est une chaîne après
  145. M : sur la chaîne, ouais
  146. JC : sur une chaîne
  147. M : mais euh, pour bien comprendre là, donc vous avez été sur le camion de quelle heure à quelle heure ?
  148. JC : quatre heures ce matin
  149. M : donc à partir de 4h et jusqu’à quelle heure à peu près ?
  150. JC : 10h
  151. M : ah oui ? vous avez fait que de la collecte alors aujourd’hui ?
  152. JC : que de la collecte
  153. M : ah, oui, parce que la fois dernière vous me disiez que vous aviez fait que du tri
  154. JC : ben c’est pareil, tri pis collecte aussi
  155. M : tri et collecte. Ah d’accord, donc vous faites pas que le tri, hein, vous faites de la collecte quand y’a des gens qui manquent. Voilà, donc de 4h à 1h
  156. JC : oui
  157. M : et c’est sans vous arrêter ?
  158. JC : bah si on s’arrête on perd du temps après
  159. M : si vous vous arrêtez, vous perdez du temps
  160. JC : oui, on perd une demi-heure ou un quart d’heure [inaudible] à quelle heure on finit là ?
  161. M : bah oui, si vous faites une pause vous allez finir plus tard, c’est ça que vous me dites ?
  162. JC : ouais. Comme aujourd’hui, c’est pareil, pis demain c’est pire encore
  163. M : c’est pire, ah oui, pourquoi c’est pire ?
  164. JC : y’a 4 jours, vendredi, samedi, dimanche, lundi, 4 jours
  165. M : ah oui
  166. JC : les jours fériés
  167. M : bah oui, bah oui, les jours fériés. Parce que lundi c’était férié
  168. JC : bah là c’était aujourd’hui les poubelles là, ça a reculé d’un jour
  169. M : ah voilà, ça a été décalé
  170. JC : ouais
  171. M : donc vous avez deux fois plus, ah bah oui je comprends, c’est ça, bien sûr, du fait des jours fériés
  172. JC : c’est partout pareil, B c’est pareil, S c’est pareil c’est décalé, tous les communes, tous les communes c’est décalé d’un jour
  173. M : han, donc vous ça vous fait un travail encore plus grand hein
  174. JC : plus grand ouais, c’est chargé, chargé
  175. M : c’est très chargé, ouais
  176. JC : pis les gens y trient pas, y trient pas beaucoup, pas beaucoup
  177. M : les gens ne trient pas beaucoup, ah oui. Et est-ce qu’ils trient dans des sacs jaunes, des sacs bleus, euh [comme j’ai pu voir à A] [silence]
  178. M : non ?
  179. JC : non [inaudible :c’est pas bien, c’est pas bien, je sais pas pourquoi, y mettent n’importe comment, des verres dans la jaune, la verte dans la ]
  180. M : ah oui, ils confondent les couleurs quoi
  181. JC : ils confondent les couleurs ouais
  182. M : y mettent du verre dans le jaune, et je crois que le jaune c’est les papiers, c’est ça ? je sais plus trop
  183. JC : la jaune c’est les bouteilles de plastique
  184. M : ah oui d’accord
  185. JC : la verte c’est le verre
  186. M : la verte c’est le verre, oui
  187. JC : le bleu c’est le papier
  188. M : ah le papier c’est le bleu, je croyais que c’était le jaune, ah oui d’accord
  189. JC : c’est une cagette comme ça, pareil, c’est une cagette comme ça, c’est à peu près comme ça [des gestes appuient son propos], c’est, y’a des poignées là
  190. M : des poignées, ouais. Vous voulez dire, les gens y mettent leurs ordures dans des cagettes comme ça ?
  191. JC : ouais, non, les papiers, les bouteilles plastique et pis euh, et pis tout ça, voilà, y’a 4, 3 choses
  192. M : 3 choses. y mettent ça dans les cagettes alors
  193. JC : dans les cagettes oui
  194. M : et vous, les cagettes, vous les prenez ?
  195. JC : après on les vide
  196. M : et voilà, vous les videz dans le ; mais je me dis euh, parce que moi je connais pas du tout, dans le camion, ça doit tout se mélanger ?
  197. JC : bah ouais, c’est mélange tout, c’est pressé, c’est pressé
  198. M : ah oui d’accord, y’a quelque chose qui presse
  199. JC : c’est comme ça, c’est un tube, pis ça presse comme ça [gestes pour montrer]
  200. M : c’est un tube, ah ouais, j’ai vu ça des fois un peu, ça fait comme ça et ça presse quoi [gestes]. Mais alors, si tout est mélangé, bah une fois que ça arrive, faut tout re-trier alors ?
  201. JC : tout re-trier après [qu’a-t-il compris de ce mot ?]
  202. M : oh là là. Mais bon les sacs y restent entiers, par exemple, le sac jaune y reste tout entier, et pis le sac bleu tout entier, le sac vert tout entier, ce qui fait que vous séparez les couleurs après, non ?
  203. JC : c’est pas en sac, c’est en cagette, en cagette
  204. M : c’est en cagette ?
  205. JC : ouais bah les poubelles elles sont en sac, elles sont en sac
  206. M : alors les poubelles, ouais, où on met tout, c’est en sac, et donc sinon, là où c’est trié c’est les cagettes
  207. JC : ouais
  208. M : mais les cagettes, est-ce qu’elles sont écrasées aussi ? [je ne comprends vraiment rien !]
  209. JC : non, on les vide dans le camion, pis on les laisse sur le trottoir comme ça, c’est empilé
  210. M : c’est ça. Parce que moi, j’habite à B, pis en passant sur les routes, je me suis toujours dit : « tiens, y’a plein de cagettes »
  211. JC : pas de cagettes ?
  212. M : mais si y’a plein de cagettes, mais pas à B, pas nous à B, on n’a pas de cagettes hein
  213. JC : c’est en sacs ?
  214. M : c’est en sacs, voilà. Mais alors c’est [je cherche à en savoir, car je ne comprends toujours pas]
  215. JC : ils passent quel jour ?
  216. M : euh, à B ? parce qu’alors à B, y’a 2 choses : y’a les gens qu’habitent dans la ville, je crois que eux, c’est le mardi et
  217. JC : c’est [reculé ?] d’un jour, c’est le mercredi ?
  218. M : oui
  219. JC : donc c’est [reculé ?] d’un jour
  220. M : et pis euh, bah oui, là voilà c’est [reculé ?] d’un jour. Nous on habite en campagne et bah en campagne ils passent le jeudi matin vers 5h du matin.
  221. JC : oui
  222. M : donc, voyez, y’a deux choses : y’a la ville et euh la campagne
  223. JC : campagne mais c’est un conteneur, c’est un conteneur ?
  224. M : euh, on n’a pas de conteneur
  225. JC : [inaudible]
  226. M : bah oui, on aimerait bien avoir des conteneurs, parce que y’a les chats qui griffent les sacs poubelles et qui font tout sortir, ça en met partout.
  227. [après cette digression, je reviens à ma question]
  228. M : Mais ce que je voulais dire, c’est que, quand je viens par B à S, et ben sur la route de M, y’a plein de cagettes comme ça. Voilà, et je m’étais toujours posé la question : « pourquoi y’a des cagettes ? »
  229. JC : bah c’est trié, c’est trié
  230. M : ouais, bah maintenant je comprends. Je comprends que euh, c’est, les gens y mettent les sacs bien triés [est-ce que les déchets ne sont pas mis à même ?]
  231. JC : oui
  232. M : hein, et ça vous aide.
  233. [silence]
  234. M : et les cagettes elles vont pas être volées ?
  235. JC : bah je sais pas, des fois y [inaudible]
  236. M : des fois y, j’ai pas ?
  237. JC : les cagettes sont volées des fois
  238. M : ah oui
  239. JC : les gens y dit : « ma cagette elle est parti », mais je sais pas, on est [inaudible]
  240. M : les gens y viennent vous voir comme ça, et ils vous disent : « bah, mince, ma cagette elle a été volée » ?
  241. JC : bah j’y peux rien. C’est pas la faute des éboueurs, c’est la faute des gens [JC gratte la table]
  242. M : ouais, [silence] donc vous dites à ces personnes : « bah écoutez, allez voir le maire » ou je sais pas
  243. JC : ouais voilà
  244. [silence – JC gratte la table]
  245. JC : c’est le maire, c’est le maire
  246. M : bah oui c’est le maire qui va
  247. JC : faire une lettre, pis je sais pas, [aller au bistrot ?] la cagette a été volée, pis je sais pas
  248. M : bah oui, qui fasse une lettre pis bon bah après
  249. JC : [inaudible] papier pour avoir un autre, pour avoir des cagettes
  250. M : voilà, ils demandent un papier, pis ils auront
  251. JC : un autre, des cagettes après
  252. M : des cagettes, ouais. Mais ça fait pas longtemps que les cagettes elles sont mises ?
  253. JC : ça fait même pas 2003
  254. M : elles ont été mises en 2003, c’est ça ?
  255. JC : y’a pas de tri avant, y’a pas de tri avant
  256. M : y’avait pas de tri, ah ouais
  257. JC : non ça a commencé en 2003
  258. M : ça a commencé en 2003 le tri. Et vous, ça vous a aidé dans votre travail qu’y ait du tri ?
  259. JC : pff, je sais pas, bah les gens y trient mal
  260. M : les gens y ?
  261. JC : y trient mal les gens
  262. M : ils trient mal, ah oui
  263. JC : on peut rien dire, on peut pas le dire à tout le monde, y’a tellement de monde là
  264. M : bah oui, ce serait bien d’aller voir chacun pour dire : « bah, écoutez, vous triez bien »
  265. JC : des lettres partout, dans des enveloppes
  266. M : oui c’est vrai, mais c’est une bonne idée que vous avez, pourquoi pas faire ça ?
  267. JC : les patrons [je sais pas si y seraient ?] d’accord, pis les chauffeurs aussi
  268. M : oui mais c’est une très bonne idée de faire, d’écrire une lettre à tous les gens, pour leur dire : « bah, écoutez, triez bien »
  269. JC : triez bien
  270. M : votre travail, il sera plus facile après
  271. JC : oui voilà, c’est pas évident hein ?
  272. M : non c’est pas facile hein, mais c’est une très bonne idée [silence]
  273. M : et vous, les jours fériés, vous devez pas aimer trop ça, alors ?
  274. JC : bah non [silence]
  275. M : y’a eu beaucoup de jours fériés en mai, je crois ?
  276. JC : je sais pas combien y’en avait de jours fériés, je sais. Faudrait avoir un calendrier [il regarde dans la pièce, et trouve, des yeux, un calendrier]
  277. JC : celui-là, 2002, 2003, 2003 ?
  278. M : 2002
  279. JC : non, c’est pas possible
  280. M : bah oui, bah oui, bah non
  281. JC : 2003
  282. M : mais bah c’est pas grave de savoir combien de jours fériés y’a eu, mais vous euh
  283. JC : doit y’en avoir plein ?
  284. M : oh oui, ça a dû être difficile pour votre travail, les jours fériés ?
  285. JC : y’en a pas 5, 5 ? [JC est centré sur la recherche du nombre exact de jours fériés]
  286. M : ouais, je sais pas
  287. JC : 5 ou 4 ?
  288. M : ça pas dû être facile pour vous ?
  289. JC : lundi c’était férié, Pâques, c’est férié, mai, l’Ascension c’est passé [se remet à gratter la table]
  290. M : et vous avez eu beaucoup plus de travail, après ces jours fériés ?
  291. JC : ouais [silence]
  292. M : donc vous, c’est pas facile en fait ?
  293. JC : non les jours fériés [silence] les gens mangent trop
  294. M : les gens mangent trop, bah oui (rires)
  295. JC : entre Noël et le premier de l’an, tout ça
  296. M : ah oui, vous avez plus de travail entre Noël et le premier de l’an ?
  297. JC : les cadeaux, les cadeaux, aussi
  298. M : ah oui, je pensais pas à tout ça, bah oui, les poubelles elles sont beaucoup plus pleines
  299. JC : oui, carton
  300. M : oh là là, c’est vrai que je réalisais pas tout ça, hein euh, quand on n’est pas dans le métier, on se rend pas compte, hein. Ouais, donc vous dites, bah Noël et le premier de l’an, y’a plus de travail quoi [silence – JC continue à gratter la table]
  301. JC : y’a beaucoup de fêtes, par là des fêtes, fêtes par là, fêtes foraines tout ça
  302. M : ah, pis y’a
  303. JC : oui, fête foraine, qu’est-ce qu’y a autrement ?
  304. M : oui, ce qui complique le travail, c’est aussi que y’a des fêtes foraines. Oui. Et faut que vous ramassiez quoi dans les fêtes foraines euh JC ?
  305. JC : oh bah tous les gens qui sont, shai pas, les saloperies, les papiers, les, les papiers
  306. M : les papiers, les bouts de verre. Faut que vous balayiez, c’est ça, non ?
  307. JC : non c’est un cantonnier qui balaye, pis après [inaudible] moi qui ramasse après
  308. M : ah ouais, donc vous ramassez tous ces bouts de verre, tous ces papiers. Ouais. Donc les fêtes foraines c’est [silence]
  309. JC : n’a pas, n’a pas encore, ce week-end ?
  310. M : y’en a ce week-end ?
  311. JC : je sais pas, j’ai pas vu
  312. M : je sais pas, ouais. Donc oui, y’a vous qui, ce qui vous dérange dans le travail, c’est les jours fériés parce que ça va doubler, les fêtes foraines parce que va y avoir plein de saletés, hein, et pis les gens qui trient pas bien, quoi
  313. JC : ouais
  314. M : et ben j’ai appris plein de choses JC, je connaissais pas du tout ce métier, alors là, j’étais pas consciente, notamment que bah durant les fêtes les gens y mangeaient beaucoup, j’ai appris, enfin, ce que c’était que les petites cagettes au bord des routes, c’était une grosse énigme pour moi euh, et vraiment euh, j’ai fait des grandes découvertes
  315. JC : vous avez pas de cagettes par chez vous ?
  316. M : non, non, non c’est des poubelles comme ça. Pis les chats, voyez, y griffent
  317. JC : y griffent
  318. M : et y ouvrent tous les sacs, y’en a partout
  319. JC : les chats, les chats ?
  320. M : euh, je crois que c’est plus les chats, avec leurs grosses griffes
  321. JC : y’a pas des grosses, des moineaux, aussi, des moineaux ?
  322. M : ah, les moineaux aussi ?
  323. JC : noirs, noirs, des noirs
  324. M : ça peut attaquer, vous croyez, les sacs poubelles ?
  325. JC : oui
  326. M : Ah, bah peut-être que c’est ça. Ah bah on se disait que c’étaient les chats, mais peut-être que
  327. JC : les moineaux noirs qui traînent partout
  328. M : ou des moineaux noirs, effectivement
  329. JC : des gros, y’en a pas aujourd’hui ? [JC regarde par la fenêtre]
  330. M : bah là y’en a pas. Bah merci JC pour tous ces renseignements, j’ai
  331. JC : autrement, qu’est-ce qu’y a autrement ? [JC est toujours à la recherche de quelque chose à dire]

COUPURE : la bande s’est arrêtée. (Peu de contenu manque)