Annexe 34 : Entretien narratif n°2 – Martine

Dispositif : enquête

Date de l’entretien : 24/02/06

Durée : environ 30 minutes

Lieu : P

Contexte : beaucoup de bruits, d’où des difficultés de retranscription

Transcription :

Conventions :

M : moi, l’interviewer

Ma: Martine, l’interviewée

Dans cet entretien, nous avons appliqué la règle des 4C753.

1 – Constat d’échec : fait hors dictaphone

2 – Causes de l’échec : mon but est de faire expliciter à Ma toutes les anaphores de son discours tenu 3 semaines plus tôt dont le référent anaphorique manquait pour une bonne compréhension.

1. M : donc voilà, je vous propose Ma, si vous en êtes d’accord, de travailler sur cette histoire de Rex, le chien policier
2. Ma : d’accord
3. M : donc comme je vous le disais, je n’ai pas bien compris ce que vous m’aviez dit parce que je n’ai jamais vu cette série, donc je vous propose qu’on travaille ensemble à la meilleure compréhension de cette histoire, là sur ma feuille j’ai renoté ce que vous m’aviez dit, en fait, hein
 
4. M : donc vous m’avez dit en fait : « c’est un chien qu’a un maître et il est vraiment gentil, c’est qui le « il » ?
5. Ma : alors le « il » dans cette histoire, bah euh, le maître, il aime bien les animaux parce qu’au départ il avait perdu son chien, le maître de Rex, en fait avant qu’il revienne chez son nouveau maître, il en avait déjà un, mais son maître à Rex est décédé, donc euh [inaudible] parti et puis bah là il a retrouvé un nouveau maître qu’est aussi gentil, qu’avait perdu son chien avant et qui correspond par rapport au nouveau maître que Rex cherchait
6. M : d’accord, donc c’est le maître
 
7. M : alors, et après « et  il mange que des petits pains au saucisson », alors c’est qui là qui mange que des petits pains au saucisson
8. Ma : bah en fait c’est tout, tout le monde, mais bon quand y’en a un qui part cher, qui ramène des petits pains au saucisson, pour euh, pour euh, pour eux quoi parce qu’ils ont des énigmes à résoudre, bah y’en a un qu’a l’oreille très très fine, c’est bien Rex, donc ce chien policier il est vraiment très excellent, il fait, il fait faire le malin, hein, il fait aussi faire comprendre que moi aussi j’ai besoin d’un petit pain au saucisson, donc euh, mais je ris beaucoup avec cette série, c’est vraiment magnifique
9. M : euh, « il mange que des petits pains au saucisson », c’est le maître et le chien
10. Ma : et les autres collègues
11. M : et les autres collègues
12. Ma : voilà
13. M : et c’est qui « les autres collègues » ?
14. Ma : alors y’a, bah c’est deux autres collègues de euh, qui sont, trois hommes, bah le maître de Rex, plus deux autres agents, et bien sûr le chien
15. M : et le chien
16. Ma : voilà
17. M : d’accord
18. Ma : quatre, et donc quand y’a des meurtres ou des trucs comme ça, tout de suite le chien il suit, il repère, il fait la position du mort, il fait tout ce chien, il est vraiment magnifique
 
19. M : hum, hum, d’accord, et donc justement vous dites : « dès qu’il repère un mort », c’est ça ? « dès qu’il repère un mort, il s’abaisse à faire, tout en faisant le » là j’ai pas entendu
20. Ma : le mort
21. M : le mort, alors est-ce que vous pourriez m’expliquer un petit peu cette phrase là ?
22. Ma : alors en fait euh, dès qu’il a, dès qu’il sent quelque chose, dès qu’y a eu un meurtre dans une pièce, bon bah le médecin légiste vient tout, pour le, on peut pas trop dire, le cadavre, mais bon, c’est la façon de dire, euh, quand il fait ça bon après, il se repère par rapport à [inaudible] l’a tué, parce que il prend la position les pattes en avant, le museau en avant et pis euh, c’est ça en fait la position du mort
23. M : d’accord, il fait la position du mort
24. Ma : voilà
25. M : hein, dès qu’il voit un mort il fait la position du mort, et pourquoi il fait la position du mort Rex ?
26. Ma : c’est parce que en fait, il sait que y’a une personne qui a été tuée à cet endroit, qui avait une sorte de parfum ou des trucs comme ça que Rex n’apprécie pas
27. M : ah oui
28. Ma : c’est pour ça donc moi franchement j’apprécie cette série, et c’est vraiment un bonheur de regarder cette série-là à partir de 2 heures
29. M : hum, hum, d’accord, euh, donc je reprends : « dès qu’il repère un mort, il s’abaisse à faire, tout en faisant la position du mort », hum, c’est ça ?
30. Ma : c’est ça
 
31. M : « d’une façon » « et puis quand y’en a un qui va chercher les petits pains au saucisson », c’est qui le « un » Ma ?
32. Ma : ça peut être très bien son maître ou ça peut être très bien les deux autres collègues de Rex ou de l’autre maître [?] en fait c’est ça, donc euh c’est vraiment trop génial
33. M : d’accord donc le « un », c’est euh
34. Ma : ça peut être très bien un collègue de Broockner ou d’autres collègues ou ça dépend ça peut être très bien le médecin légiste qui peut ramener des petits pains au saucisson pour ceux qui travaillent sur l’enquête, donc euh c’est vraiment une série super
35. M : et Broockner c’est le maître alors [inférence]
36. Ma : le maître du chien
37. M : le maître du chien
38. Ma : le maître de Rex
39. M : d’accord, très bien
L’explicitation cognitive est entrecoupée de données affectives (jugement de valeur sur la qualité de la série).
40. M : « bah tout de suite le premier c’est soit je chipe, soit je vais les chercher », « le premier », c’est qui « le premier » ?
41. Ma : c’est euh, en fait il repère sa petite cible Rex, il est malin ce chien, parce que rien que de le voir ça me fait trop rigoler, soit y’en a un bah il planque le petit pain au saucisson quelque part et il faut que Rex aille le chercher
42. M : d’accord
43. Ma : il a le nez, il a le flair pour ça, donc par exemple, si [inaudible] il va savoir le repérer, il est malin, il a les, comment dire, il a du flair
44. M : il a du flair, mais pourquoi cacher les petits pains au saucisson ?
45. Ma : parce que c’est pour le faire languir [voc +]
46. M : ah, le faire languir
47. Ma : voilà
48. M : d’accord, je comprends mieux
 
49. M : euh : « soit je vais les chercher », donc « les », c’est les petits pains au saucisson
50. Ma : hum
51. M : ouais, « il fait tout un truc pour piéger l’autre », alors qui fait un truc pour piéger l’autre ?
52. Ma : en fait c’est le policier qu’est collègue de Broockner qui cache des petits pains au saucisson pour que Rex les ait trouvés, et c’est très très futé
53. M : ah d’accord, « pour piéger l’autre », « l’autre » c’est le chien, « il » c’est le policier et « l’autre » c’est le chien, d’accord
 
54. M : « donc c’est vraiment magnifique cette série »
55. Ma : oui
 

3 – Conditions de réussite : je demande maintenant à Ma de me raconter l’histoire dans son ensemble, dans une perspective de réussite, de compréhension mutuelle

  1. M : voilà, donc ce que je vous propose, j’ai mieux compris les différents éléments, ce que je vous propose maintenant c’est que vous allez me raconter cette histoire à nouveau, avec tous les détails pour que je comprenne bien, hein vous allez reprendre dès le début
  2. Ma : d’accord
  3. M : hein, allez-y
  4. Ma : donc, alors bon euh y’a, ils arrivent dans leur bureau, le matin, y’a des policiers qui y sont déjà
  5. M : alors expliquez bien qui sont « ils »
  6. Ma : alors y’a les deux policiers que j’ai oublié complètement les noms, y’a monsieur Broockner et euh Rex, le chien, qui est bah monsieur Broockner est le maître de Rex, le nouveau, donc euh, franchement quand y’a un meurtre, il est souvent chez lui, et quand y’a un meurtre, y’en a qui l’appellent sur son portable de maison ou sur le fixe de chez lui, et à chaque fois, soit ils font du sport avant d’arriver, soit euh y’a le téléphone qui sonne dans l’appart, et ben une fois que le téléphone a sonné, à chaque fois monsieur Broockner dit : « Rex, à mes pieds » donc il sait ce que ça veut dire Rex, et ils sont sur un lieu de, un lieu où qu’y a eu lieu un meurtre, et tout de suite il(s) regarde(nt), il(s) fouille(nt) de partout pour voir si y’aurait pas des indices, donc en fait c’est ça et quand ils interrogent les personnes qui ont été témoins du meurtre, Rex il fait une drôle de tête, il dit « çui là faudrait peut-être l’interroger aussi », donc euh, c’est par rapport à son flair euh, à sa façon de réagir, que bah son maître sait qu’il s’est passé quelque chose et donc franchement cette série pour moi c’est, c’est mieux que ce que je regardais avant, parce que avant, « les feux de l’amour » ça va qu’un temps et je préfère cette série là
  7. M : et est-ce que vous pouvez raconter quand il fait, quand il voit un mort, il fait le mort et les petits pains au saucisson ?
  8. Ma : ah bah ça c’est quand quelqu’un arrive avec, bah un des collègues de monsieur Broockner arrive avec un sac de pains au saucisson, donc il sait que y’en a un pour lui, un pour les autres, donc euh, des fois j’ai vu, avant qu’il ait son nouveau, avant qu’il ait son nouveau maître, franchement c’était trop trop amusant, alors pour faire comprendre, euh, un des gars, policiers, c’est style euh, « viens le chercher », pour dire le petit pain au saucisson en parlant de Rex « viens chercher le petit pain au saucisson, tu l’auras pas », alors il le cache dans son dos et pis Rex il prend la cravate et hop alors le petit pain au saucisson [inaudible] et il atterrit dans la bouche de Rex, donc il est très très fute fute ce chien et c’est pour ça que avant d’aller [inaudible] je regarde souvent cette série sauf bien sûr les vendredis où que bah j’ai E et même mes enfants ils apprécient cette série là, donc bah franchement, bah mes deux aînés ils sont cloîtrés sur le canapé et ils regardent avec moi la série de Rex et ils adorent ce chien, et puis des fois c’est pas, c’est pas pour dire mais, on pourrait dire euh, ils ont une façon de me faire comprendre que bah oui maman j’aimerais bien avoir un chien comme ça qui écoute ce qu’on dit, ils me le font comprendre mes garçons, je dis « bah oui mais », c’est pas évident, puis bah déjà, ils sont tellement heureux, comblés euh de voir cette série-là que euh, maintenant quand ils viennent bon bah euh le matin je fais les devoirs avec mon fils quand il [inaudible] et après bah on est cloîtré sur le canapé en regardant cette série
  9. M : d’accord, d’accord, très bien
  10. Ma : mais c’est dommage que j’aie pas de, de, de quoi enregistrer cette série pour vous faire voir que ce chien est très futé, très malin et euh il a du caractère, donc euh franchement si je pouvais enregistrer cette série, je vous la ferais voir, ou alors quand vous avez un moment bah vous mettez la 2 à partir de 14h de l’après-midi, vous verrez que ce chien est très bien et vous m’en redirez des nouvelles
  11. M : d’accord, d’accord Ma, bah j’ai mieux, j’ai mieux compris l’histoire de Rex le chien, Broockner son maître, les petits pains au saucisson
  12. Ma : hum, hum
  13. M : quand il fait le mort, voilà,

4 – Constat de réussite : je propose à Ma de raconter la même histoire à un témoin candide (ici, sa formatrice, A) qui pourra attester sa compréhension de l’histoire.

  1. M : donc la dernière étape que je vous propose, je vous propose de raconter cette histoire à quelqu’un qui ne l’a jamais entendue, maintenant qu’on a bien travaillé les détails de l’histoire, qui est « il », qui est « les autres », « le premier », et cetera, de raconter à quelqu’un qui ne connaît pas cette histoire et j’ai pensé à A, votre formatrice
  2. Ma : hum, hum
  3. M : hein, qu’est-ce que vous en dites ?
  4. Ma : bah pourquoi pas
  5. M : de raconter cette histoire à A
  6. Ma : si vous voulez, y’a pas de problème
  7. --- COUPURE : je vais chercher A --- M : voilà, Ma m’a raconté l’histoire de Rex le chien policier, et maintenant elle se propose de vous la faire partager cette histoire
  8. A : d’accord
  9. M : voilà
  10. Ma : donc euh
  11. A : est-ce que c’est une histoire dans un livre ou à la télé ?
  12. Ma : à la télé, à la télé
  13. A : d’accord
  14. Ma : ça passe sur France 2, donc j’aime beaucoup cette série donc euh même mes enfants l’apprécient
  15. Ma : alors en fait ils sont 4, donc c’est-à-dire le chien et 3 autres personnes qui sont des policiers, en plus ce chien est très futé parce que quand y’a une personne qu’apporte des petits pains au saucisson [inaudible] y’en a un autre, un policier, en fait euh, qui fait que il essaie de faire languir ce chien euh et ben, il essaie de le cacher quelque part par exemple sous un bouquin ou sur le bureau ou dans un tiroir du bureau, donc ils sont dans la pièce, et quand euh ce chien il a vraiment du flair parce qu’il sait bien où ils sont planqués les pains au saucisson, des fois y’a une ficelle attachée au pain au saucisson pis bah il dit : « je vais tirer pour voir si [inaudible] » c’est trop, trop bien et pis bah des fois euh quand ils sont sur, sur un lieu de crime euh qui s’est passé et ben ce chien fait la position du mort pendant un temps, les deux pattes avant devant lui, la tête baissée sur ses pattes avant, ça c’est la position du mort, donc euh il est vraiment très malin parce que ceux qui font ça c’est qu’il y a eu des personnes qui ont tué, qui ont tué cette personne, soit étranglé ou tiré dessus, ce chien fait bien tout ce qu’il y a en odorat, ou euh, tout, tout, tout et franchement, ou alors quand il se met, avant que la série commence, soit ils sont chez lui, en parlant de la maison où est-ce qu’était son maître avant, celui qu’était, comme je vous ai dit, alors ils sont chez eux et avant soit, avant que le coup de fil soit donné et ben soit ils sont en train de faire du sport, soit [inaudible] comme si pour dire : « allez donne moi à manger », ou soit il essaie d’arriver, quand son maître il est en train de faire des pompes, et ben Rex il se met dessus pour dire [inaudible + rires] et pis bah sinon ce chien il est vraiment super et franchement moi qui avant regardait pas ça, bah je suis comblée, même mes enfants ils regardent ça, franchement des fois y’a des trucs de ouf avec ce chien, même quand y’a une personne qui vole un bébé, le dernier coup c’était une personne qu’avait volé un bébé, une dame, je crois que c’est un couple, ils avaient volé un bébé, et la mère qui s’occupait du petit qu’était partie travailler, elle s’est fait tuer, donc ce qui fait que y’avait un enfant dans le jeu, dans le truc là et pis bah le couple s’est fait arrêter et tout, à la fin franchement, donc ils essaient de résoudre le problème et tout, ils se demandent qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on enlève un enfant et tout et pis franchement cette série-là elle est vraiment bien, à la fin ce qui est trop bien c’est que son maître dit à Rex, pour dire abaisse toi pour ramper quoi, pour ramper c’est vraiment, il lui fait voir des gestes qu’il comprend, franchement rien que de voir ça, c’est vraiment super, et pis à la fin, y’a Rex qui descend de l’escalier, avant qu’il descende de l’escalier, y’a une bombe lacrymogène ou shai pas quoi, il jette la bombe et euh elle s’éparpille la fumée, et donc là, il chope le bébé et pis Rex il prend le pistolet, il saute han, des fois j’ai peur quoi, qu’il soit tué des trucs comme ça, mais non y’a pas de risque, mais sinon c’est une série que j’aime bien quoi [inaudible] pratiquement tous les jours que j’aime bien et je la regarde même avec mes bouts de chou alors, quand mes bouts de chou viennent que ce soit l’après-midi ou [inaudible] on a le temps, donc on est assis dans le canapé et puis on regarde cette série et franchement à partir de 2 heures on est cloîtré on regarde ce beau chien, et en plus c’est un berger allemand
  16. A : d’accord, un gros chien
  17. M : alors A, qu’est-ce que vous avez envie de dire à Ma ?
  18. A : donc si j’ai bien compris c’est le chien le héros de la série, c’est lui qui va permettre de débrouiller toutes les affaires
  19. Ma : c’est vrai
  20. A : un chien qui est gentil et intelligent et de regarder avec tes enfants ça leur fait pas peur le fait que ce soit des scènes de crime euh ?
  21. Ma : non et ils voient que le chien va se débrouiller pour euh donner du travail à son maître et y’a le médecin légiste et deux autres personnes policiers, donc bah c’est vrai que Rex est là, le maître il est là, on se fend la poire des fois, on est plié de rire, et on rigole avec elle, des fois pour faire comprendre la bêtise qu’il avait fait, tomber une boîte de conserve pour dire : « donne-moi à manger » [rire], le dernier coup c’était le bout de bois, donc y’avait un bout de bois à la traîne, et le maître il se prend, il se prend les pattes dedans [rire] juste au mauvais moment où que le téléphone sonne, a sonné
  22. A : [inaudible] les petits pains entourés dans une ficelle, c’était la ficelle du papier ou [inaudible]
  23. Ma : non c’est un collègue de monsieur Broockner qui fait ça, il a entouré une ficelle sur le pain au saucisson, pis viens là que j’l’attrape, trop génial le chien
  24. M : vous avez bien compris A ?
  25. A : oui, la série, pis le chien qu’est un super policier en fait, avec de l’humour dans la série
  26. Ma : ah oui, Rex il met de l’ambiance, donc rien que de voir ce chien, ça donne envie d’en avoir avec moi, [inaudible] pis bah qu’il soye dressé pour mordre, bah pour défendre [inaudible] moi, les enfants, et franchement quand je vois ça je me dis : « j’aimerais bien en avoir un comme lui », rien que de le voir comme ça, qu’il mange des petits pains au saucisson quand les enfants me le demandent, je me pose des questions des fois
  27. M : bien, merci A

Bilan : Nous pouvons remarquer en premier lieu que l’explicitation cognitive, à laquelle j’essaie d’amener Ma, est entrecoupée de données affectives, c’est-à-dire de jugements de valeur quant à la qualité de la série, jugements émis par Ma (« c’est trop bien cette série », « franchement c’est super », …). Une seconde remarque tient au fait qu’au fur et à mesure de l’avancée du travail entrepris avec Ma, l’implicite dans son discours régresse. Ainsi, lors de la seconde étape (les causes de l’échec), le discours de Ma demeure assez implicite (beaucoup d’anaphores restent sans référents) Par contre, le vocabulaire est parfois riche (Cf. le verbe « languir »). Lorsque je demande à Ma, dans une troisième étape (conditions de réussite), de me redire l’histoire, elle rajoute des détails par rapport à la version initiale (qui avait été très succincte), mais en omet certains ; elle démarre d’ailleurs cette troisième étape par un implicite. Enfin, lors de la dernière étape (constat de réussite), le discours de Ma est davantage explicite, mêmes si quelques implicites subsistent. Elle ne reprend pas l’histoire dans l’ordre chronologique, mais au final, tous les détails sont présents pour assurer une bonne compréhension de l’histoire.

Notes
753.

BENTOLILA, A., De l’illettrisme en général et de l’école en particulier. Paris : Plon, 1996, p. 48-49.