Annexe 5

« Vache bleue dans une ville »,

d’André Frénaud (1944).

À Jean Dubuffet

À cause des foins qui naguère avant les végétations paniques de l’indéfrisable s’étaient gonflés en gros seins blonds à la place où l’employé déplie son alpaga, la violente maison conservait des rumeurs rustiques.

Mais les boutiques sang-de-bœuf ne lui disent rien qui vaille à la vache ni les gamins qui souhaitent sa mort à elle en s’adressant aux moustaches de l’Autorité cycliste et en vain mord – elle a même la morue dans les tonneaux et lève-t-elle son visage sur les nuées qui fument des cheminages en trèfle à quatre feuilles, elle a soif, elle a de plus en plus soif, elle ne digère pas même les tubes des marchands de couleur depuis trois semaines qu’elle s’est perdue dans la ville avec sa pauvre insolence indolente et meugle et meugle, les yeux fertilisant tout sur son passage la vache, la queue dressée jusque dans le soleil.