A . Les études sexe et genre et féministes

a . Le sexe et le genre

Les études de sexe et genre ont d’abord déconstruit le sexe comme une donnée naturelle, et proposé le genre pour mieux comprendre l’articulation du féminin et du masculin dans l’identité. Cette déconstruction, ces renversements dialectiques et ces travaux de définition vont être empreints comme un leimotiv, des notions de nature et de culture. Il est toujours délicat de dater la naissance d’un paradigme, mais les travaux de l’anthropologue Mead (Mead, 1928, 1949) marquent un premier moment de celui-ci. Nous allons parcourir l’histoire de ce paradigme, dont Durand-Delvigne (Durand-Delvigne, 1989) décrit quelques étapes que nous reprendrons en vertu de leur logique conceptuelle et historique : la psychologie, en partant de l’étude de la différence des sexes, a ensuite étudié la différence entre la masculinité et la féminité, le genre per se, puis le genre comme stimulus et enfin le sexe comme l’exemple de la relation entre groupes dominant et dominé (Hurtig & Pichevin, 1986, Clémence et al., 1998, Lorenzi-Cioldi, 2002). Nous pourrions ajouter l’approche liée aux représentations sociales (Duveen, 1993, Deaux, 1987, 1990, Deaux & Lewis, 1983, 1984). Dans cette dialectique entre groupe dominant et dominé se situe l’étude du genre comme rôle de sexe, champ d’investigation ouvert par Eagly et que nous reprendrons pour opérationnaliser notre étude sexe et genre sur notre terrain.