B . Les entretiens directifs

Lors des entretiens semi-directifs nous avons remarqué à quel point il pouvait être difficile de cadrer les participant.e.s qui bien souvent ont orienté l’entretien vers le récit de leur parcours professionnel ou vers l’exemplification de leur vie privée, ce qui rendait presque impossible quelquefois l’évocation des enjeux institutionnels autour du développement durable. La forme semi-directive que nous présentions comme une occasion pour le participant.e. d’aborder largement le développement durable et selon ce qui lui semblait le plus pertinent, a pu être interprétée aussi comme un signe d’ignorance de notre part, ce qui a poussé les participant.e.s aussi à devenir des quasi-directeur.e.s de thèse provisoires.

L’entretien directif (N = 12) avait donc l’avantage de cadrer l’entretien sur les enjeux institutionnels, que nous avions ancrés dans différents points, comme la transversalité, la communication bottom-up etc. Mais nous devons signaler que, comme le mentionnent Moliner et al. (Moliner et al., 2002), la forme directive est peu utilisée dans l’étude des représentations sociales parce qu’elle contraint l’évocation des sujets, ce qui nous fait courir le risque d’imposer notre représentation au participant.e. Mais cet entretien n’avait pas seulement vocation à permettre une étude des représentations sociales, il était aussi le moyen pour nous de servir de matériel pour formuler nos propositions à la DRH concernant la mise en œuvre du développement durable au niveau des ressources humaines. Vous pourrez voir en annexe notre guide d’entretien (annexes, p. 61), composé de deux parties : une première sur le développement durable en général, donc axée sur les représentations sociales, une seconde sur l’organisation du travail, une troisième sur les hommes et les femmes.

Nous ajouterons aussi que cet entretien directif nous a permis d’avoir les réponses des sujets rapidement, ce qui convenait à l’emploi du temps souvent serré des participant.e.s.