II . L’enquête par questionnaire

Nous avons mis en place deux questionnaires qui ont deux objectifs bien différents et qui ont pour vocation de s’intéresser à des sujets différents. En effet, notre terrain d’enquête est composé à quasiment 50% d’agents techniques de catégorie C qui se répartissent entre la direction de la propreté, de l’eau et de la voirie. Ces agents sont la partie la plus visible de la collectivité dans la mesure où ils sont en contact direct avec les administrés : ils nettoient les voies, les construisent, les balisent, les fleurissent etc. Compte tenu du faible niveau de qualification de ces agents et de la très faible valorisation de ces métiers, ce sont, pour la plupart d’entre elles, des personnes de catégorie socio-culturelle dite basse, issues de l’immigration et pour qui le maniement de la langue française peut être problématique80. Il ne s’agissait donc pas de leur proposer un long questionnaire à remplir seul. De plus, ces personnes travaillent dehors et ne disposent pas d’un poste de travail fixe. Inutile de dire que ces agents sont exclusivement des hommes, ces métiers étant perçus comme physiques compte tenu des horaires soit matinaux, soit tardifs, et du fait qu’il faille rester à l’extérieur pour les exercer, génèrent peu de vocations auprès des femmes, et si quelque unes se présentent, elles ne sont pas recrutées81.

Il nous a donc semblé pertinent de faire deux questionnaires, l’un adressé à ces agents techniques qui sera plus court, que nous pourrons remplir nous-mêmes auprès d’eux. Nous pourrons ainsi recueillir leurs représentations sociales du développement durable en étant à leur côté sur leur lieu de travail.

L’autre questionnaire sera plus long, nous l’adresserons à des personnes qui ont un poste de travail fixe.

Notes
80.

Cela est un enjeu important du service de la formation qui accueillera une doctorante en convention CIFRE à la fin de notre contrat, qui travaillera sur ce sujet de « l’alphabétisation ».

81.

Ce problème portant sur la féminisation de ces métiers techniques a été évoqué lors d’une réunion ayant lieu dans le cadre du diagnostic de l’égalité hommes/femme dans la collectivité. D’après les chargées de recrutement présentes, elles ne reçoivent pas de candidatures spontanées de la part des femmes. Mais elles avouent elles-mêmes, tout comme les manageuses de ce genre d’équipes, qu’elles ne veulent pas prendre le risque d’embaucher des femmes, qui rentreront tard le soir chez elle et qui seront exposées aux intempéries. Ces métiers ne sont, tout simplement, à leurs yeux, pas compatibles avec le fait d’être une femme.